Hong Kong Les manifestants veulent «tester» une banque

ATS

8.7.2019 - 16:13

La police a dénoncé un «rassemblement illégal» à Hong Kong après avoir arrêté cinq manifestants accusés d'avoir attaqué un officier; les contestataires ont eux mis en cause la violence des policiers anti-émeute.
La police a dénoncé un «rassemblement illégal» à Hong Kong après avoir arrêté cinq manifestants accusés d'avoir attaqué un officier; les contestataires ont eux mis en cause la violence des policiers anti-émeute.
Source: KEYSTONE/AP/ANDY WONG

Des manifestants antigouvernementaux de Hong Kong ont commencé lundi à faire circuler un projet pour «tester la résistance» d'une grande banque publique chinoise. Ils veulent maintenir la pression sur l'exécutif local pro-Pékin après des arrestations.

Depuis des semaines, le territoire semi-autonome est traversé par une crise politique profonde déclenchée par un projet de loi autorisant les extraditions vers la Chine, avec manifestations pacifiques monstres mais aussi affrontements violents entre policiers et une minorité plus radicale.

Parmi les nouvelles opérations envisagées par les contestataires, l'idée de retirer collectivement des fonds samedi prochain de la Bank of China, l'une des quatre principales banques publiques chinoises. L'idée de «tester sa résistance» en matière de liquidités avait beaucoup de succès sur les réseaux sociaux.

Le gratte-ciel qui abrite le quartier général hongkongais de la première banque commerciale chinoise pour les échanges de devises, est l'un des plus reconnaissables du paysage urbain de Hong Kong.

Nouvelles violences

Le texte sur les extraditions a été suspendu. Cela n'a cependant pas suffi à apaiser la colère, métamorphosée en mouvement plus vaste pour réclamer des réformes démocratiques et l'arrêt de l'érosion des libertés dans le territoire semi-autonome revenu en 1997 dans le giron chinois.

Dimanche, après une nouvelle manifestation pacifique dont le but affiché était d'informer les touristes chinois du continent du mouvement en cours, de nouvelles violences ont éclaté à Mongkok, dans la partie continentale de Hong Kong. Les affrontements sont survenus après une charge de la police contre de petits groupes de manifestants masqués qui refusaient de se disperser.

Dans un communiqué, la police a accusé les contestataires d'avoir participé à un «rassemblement illégal». «Certains manifestants ont résisté et la police a arrêté cinq personnes pour avoir attaqué un officier et pour entrave aux forces de l'ordre dans l'exercice de leurs fonctions». Un autre protestataire avait été arrêté quelques heures plus tôt pour défaut de présentation de ses papiers d'identité.

«Force excessive»

«Les Hongkongais ont manifesté pacifiquement contre la loi sur les extraditions, et en conséquence sont passés à tabac par la police», a déclaré dans un tweet Joshua Wong, visage de l'immense mouvement prodémocratie de 2014 fraîchement sorti de prison. Il a accompagné son tweet d'une photo montrant deux personnes avec des blessures à la tête. «Encore un exemple de l'utilisation excessive de la force par la police».

Le ressentiment contre les autorités pro-Pékin et la police avait explosé le 1er juillet quand de jeunes manifestants ont mis à sac le Parlement local. Ces scènes de chaos sans précédent, de même que des manifestations ayant réuni jusqu'à deux millions de personnes, n'ont pas convaincu le gouvernement hongkongais de reculer.

Les manifestants réclament l'annulation pure et simple du projet sur les extraditions, une enquête indépendante sur l'utilisation par la police de balles en caoutchouc, une amnistie pour les personnes arrêtées et la démission de la dirigeante de Hong Kong, Carrie Lam.

Ils exigent aussi que les autorités arrêtent de qualifier les contestataires «d'émeutiers», une définition qui entraine des peines de prison beaucoup plus lourdes. Pékin a mis tout son poids dans la balance pour soutenir les autorités, réclamant une enquête pénale contre les personnes impliquées dans les violences.

En dépit de demandes multiples, la police refuse de dire combien de personnes ont été arrêtées depuis début juin. Selon un décompte de l'AFP, au moins 72 personnes ont été interpellées. On ignore combien d'entre elles ont été inculpées.

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