Suisse - TaïwanAppel à une solution pacifique avec la Chine
falu
6.2.2023 - 11:35
Les conseillers nationaux en visite à Taïwan ont appelé à une solution pacifique entre la Chine et le territoire insulaire. «Il est absolument crucial que les différences et tensions entre Taïwan et la Chine soient résolues de manière pacifique et par le dialogue».
Keystone-SDA, falu
06.02.2023, 11:35
06.02.2023, 13:56
ATS
C'est ce qu'a déclaré le président de la délégation parlementaire Fabian Molina (PS/ZH) lundi lors d'une rencontre avec la présidente de Taïwan Tsai Ing-wen. L'invasion de l'Ukraine par la Russie a montré à quel point l'ordre mondial est vulnérable. La coopération visant à renforcer la paix mondiale, la démocratie et le multilatéralisme doit être développée, a-t-il ajouté.
Le socialiste a en outre affirmé à la radio alémanique SRF que Taïwan n'est pas uniquement un important partenaire commercial de la Suisse. Il est essentiel que les démocraties se soutiennent mutuellement, a-t-il dit. «La Suisse ne devrait pas rester à l'écart dans ce domaine».
«Mieux intégrer Taïwan»
Nicolas Walder (Verts/GE) a également plaidé pour une meilleure intégration de Taïwan dans les organisations internationales. Le Genevois a en outre remercié la présidente de Taïwan sur Twitter pour son «accueil chaleureux et les 90 minutes de discussions intenses pour évoquer [un] amour partagé pour la liberté et la démocratie».
Outre ces deux élus, trois autres parlementaires membres du groupe Suisse-Taïwan sont du voyage. Il s'agit de Mustafa Atici (PS/BS), Léonore Porchet (Verts/VD) et Yves Nidegger (UDC/GE).
Ces prochains jours, le groupe doit entre autres rencontrer le président de l'Assemblée, le ministre des Affaires étrangères, le ministre de la Santé ainsi que la communauté des Suisses de Taïwan. Une visite sur les îles Kinmen, un archipel taïwanais à quelques kilomètres de la côte chinoise, est également au programme.
Contexte tendu
Taïwan vit sous la menace constante d'une invasion de Pékin, qui considère l'île comme une partie de son territoire à reconquérir un jour, si nécessaire par la force. Pékin s'insurge contre toute action diplomatique susceptible de conférer une légitimité à Taïwan et s'irrite de plus en plus de toute visite de responsables et élus politiques occidentaux.
En août dernier, suite à la visite de la présidente de la Chambre américaine des représentants, Nancy Pelosi, Pékin avait envoyé pendant une semaine des navires de guerre, des missiles et des avions de chasse dans les eaux et le ciel de Taïwan en signe de représailles. Début janvier, la visite d'une délégation de parlementaires allemands avait été vivement condamnée par la Chine.
La visite des parlementaires helvétiques est privée, il ne s'agit pas d'une délégation officielle. Les membres du Parlement paient eux-mêmes leur vol pour Taïwan et leurs nuits d'hôtel. Pour sa part, la Suisse ne reconnaît pas Taïwan comme un Etat indépendant et suit la politique d'une seule Chine prônée par Pékin, ainsi que l'indique le site internet du Département fédéral des affaires étrangères.