Barcelone
Quelque 350'000 partisans de l'unité espagnole sont descendus dans les rues de Barcelone dimanche. Une semaine après le référendum controversé sur l'indépendance de la Catalogne, la crise politique est sans précédent en Espagne depuis 40 ans.
Les manifestants agitant des drapeaux espagnols se sont rassemblés bien avant l'heure prévue du départ du cortège, dans le centre de la ville, à l'appel de la Société civile catalane. Cette organisation anti-indépendantiste dit représenter la "majorité silencieuse" des habitants de la Catalogne.
Des banderoles brandies par les manifestants proclament que "La Catalogne, c'est l'Espagne" ou "Ensemble nous sommes plus forts".
"Conjuration indépendantiste"
Le prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa a assuré qu'aucune "conjuration indépendantiste" en Catalogne ne détruirait la démocratie espagnole, dans un vibrant discours prononcé dimanche devant les manifestants.
"La démocratie espagnole est là pour rester, et aucune conjuration indépendantiste ne la détruira", a déclaré l'écrivain de nationalité espagnole et péruvienne après avoir rendu un hommage appuyé à la ville de Barcelone, "capitale espagnole de la culture", ouverte sur le monde.
Samedi déjà, des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté à Barcelone, Madrid et dans une cinquantaine d'autres villes d'Espagne pour défendre l'unité du pays ou réclamer l'ouverture d'un dialogue pour désamorcer la crise.
Estimant avoir emporté le référendum avec 90,18% de "oui" à l'indépendance, les séparatistes menacent de faire sécession dans les jours qui viennent.
"Je n'exclus absolument rien"
Dans un entretien accordé au quotidien El Pais, le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, annonce que Madrid pourrait utiliser les pouvoirs que lui confère la Constitution pour suspendre l'autonomie de la région et l'empêcher de se séparer de l'Espagne.
"Je n'exclus absolument rien qui soit dans le cadre de la loi", dit-il en réponse à une question sur une activation de l'article 155 de la Constitution, qui lui permettrait de limoger le gouvernement régional et d'organiser de nouvelles élections locales.
Le chef du gouvernement exclut en revanche d'avoir recours à la médiation d'une tierce partie pour résoudre le conflit. "Nous allons empêcher l'indépendance de se produire. C'est pourquoi je peux vous dire avec une franchise absolue que cela n'arrivera pas", insiste-t-il.
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