Libre-échange Les pays de l'AELE signent un accord révisé avec le Chili

sn, ats

24.6.2024 - 11:38

Les quatre pays de l'AELE, dont la Suisse, ont signé un accord révisé de libre-échange avec le Chili. Lundi à Genève, le conseiller fédéral Guy Parmelin s'est montré en revanche prudent sur les négociations avec le Mercosur et «relativement optimiste» pour celles avec Pékin.

Le ministre chilien des Affaires étrangères Alberto van Klaveren et le conseiller fédéral Guy Parmelin ont notamment signé l'accord entre le pays latino-américain et l'Association européenne de libre-échange (AELE).
Le ministre chilien des Affaires étrangères Alberto van Klaveren et le conseiller fédéral Guy Parmelin ont notamment signé l'accord entre le pays latino-américain et l'Association européenne de libre-échange (AELE).
ATS

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L'arrangement avec le Chili a été signé lors de la ministérielle de l'Association européenne de libre-échange (AELE) que la Suisse préside actuellement et qui rassemble également le Liechtenstein, l'Islande et la Norvège. Devant la presse, le chef du Département fédéral de l'économie (DEFR) s'est dit «confiant» sur l'amélioration des «possibilités d'affaires», «de l'accès au marché» et également du «cadre juridique» avec ce pays.

Les négociations avaient été finalisées en janvier dernier après cinq ans. Par rapport au premier accord d'il y a 20 ans, des composantes sur le développement durable, sur les dispositifs financiers, sur les PME ou encore sur le commerce électronique ont été ajoutées.

Compétitivité améliorée

L'accord va améliorer les exportations et la «compétitivité» notamment des PME, qui constituent plus de 90% du volume des entreprises en Suisse, a affirmé le conseiller fédéral à Keystone-ATS en marge de la ministérielle de lundi.

Dans les récents accords de libre-échange, la pharma ou les multinationales étaient plutôt mises en avant. Or, depuis la signature avec l'Inde il y a quelques mois, les PME se manifestent déjà, fait remarquer M. Parmelin, alors que le Parlement ne s'est pas encore saisi de l'arrangement.

Désormais, 99,99% des exportations suisses vers le Chili seront exemptées de droits de douane. L'application de tous les droits de propriété intellectuelle est également prévue. Le commerce de marchandises entre l'AELE et le Chili s'approchait du milliard de francs au total en 2023.

Négociations avec le Mercosur

De son côté, le chef de la diplomatie chilienne Alberto van Klaveren a relevé que le lien avec l'AELE constituait une part très importante de la politique de son pays avec l'Europe, quelques mois avec un arrangement similaire avec l'UE.

Et il ne voyait pas d'obligation à signer l'accord avec la Suisse et ses trois partenaires à tout prix avant possiblement celui entre ceux-ci et le Mercosur. «Nous apprécierions beaucoup un accord entre le Mercosur et l'UE, tout comme entre le Mercosur et l'AELE», dit-il.

M. Parmelin ne voit pas non plus de lien direct entre l'accord signé lundi et les négociations plus difficiles avec le bloc de quatre pays latino-américains. Ces négociations ont été relancées fin avril après cinq ans de pause en raison de la pandémie de coronavirus et de la situation politique dans le bloc sud-américain. Selon des sources convergentes, le dialogue n'est pas bon.

Dialogue plus difficile avec Lula

L'ancien président argentin Alberto Fernandez faisait traîner pendant des mois toute avancée. Et, alors que ce pays est désormais plus favorable, l'actuel président brésilien Luiz Inazio Lula da Silva a de nouvelles exigences.

«Il y a une fenêtre d'opportunité», relève toutefois M. Parmelin. Il y a quelques mois, il n'excluait pas la possibilité d'un accord cette année encore, mais il se veut encore plus prudent désormais. «Il y a des questions sur la propriété intellectuelle avec lesquelles le Brésil est revenu à la table des négociations, alors qu'elles avaient été réglées en 2019», selon lui.

D'autres problèmes comme les marchés publics sont aussi en discussion. «Je préfère que nous avancions pas à pas», insiste le conseiller fédéral. Aucune date n'est encore décidée pour une prochaine négociation, selon des sources convergentes.

Parmelin attendu en Chine

M. Parmelin est en revanche «relativement optimiste» pour les discussions sur un accord révisé avec la Chine. «Difficile à dire» pour autant quand un nouvel arrangement pourra être trouvé, mais «du côté de la Chine, on voit des intérêts», selon lui. La situation intérieure de ce pays, notamment les difficultés sur le marché de l'immobilier, le pousse à dialoguer.

Il aura fallu environ six ans pour identifier les points sur lesquels la discussion pouvait porter, explique le conseiller fédéral. Or, depuis la signature de l'accord entre l'AELE et l'Inde il y a quelques mois, l'appétit chinois s'est aussi accéléré. «Nous sommes tombés d'accord» sur cette première phase, estime également M. Parmelin.

Il sera en Chine la semaine prochaine pour lancer la seconde étape de ce dispositif, l'évaluation de la marge de manoeuvre des parties sur ces questions qui seront discutées. La négociation en elle-même est elle prévue pour une troisième phase.