Ukraine Les pays du G7 ont discuté de sanctions supplémentaires

ATS

1.3.2022 - 22:09

Les ministres des Finances des pays du G7 ont discuté mardi de sanctions supplémentaires contre la Russie, déjà sous le coup d'une série de mesures qui ont un «impact massif» sur son économie, a indiqué le ministre allemand des Finances.

1.3.2022 - 22:09

Christian Lindner, ministre allemand des finances. 
Christian Lindner, ministre allemand des finances. 
KEYSTONE/DPA/Kay Nietfeld

«Nous avons échangé des suggestions sur des mesures supplémentaires qui peuvent être prises», a déclaré à l'issue d'une réunion virtuelle Christian Lindner, précisant que des décisions allaient intervenir «dans les prochains jours» et que le but était «d'isoler la Russie politiquement, économiquement et financièrement».

Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, les pays occidentaux ont pris plusieurs salves de sanctions financières à l'égard de Moscou, en excluant des banques russes de la plateforme interbancaire internationale Swift, un rouage essentiel de la finance mondiale.

Ils ont aussi pris des mesures visant à empêcher la banque centrale russe de soutenir la monnaie nationale, le rouble, en limitant ses accès aux marchés internationaux des capitaux, et ajouté les noms de nombreuses personnalités russes sur les listes noires des individus dont les avoirs à l'étranger sont gelés.

«La restriction des activités de la Banque centrale de Russie a déjà dépassé nos attentes (...), le rouble est en chute libre et le trésor de guerre de Vladimir Poutine a été durement touché», s'est félicité M. Lindner dont le pays exerce actuellement la présidence du forum G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni et Union européenne)

«Ces mesures ont un impact limité sur nous mais un impact maximum sur la Russie», a-t-il ajouté.

Energie exemptée

Le ministre ukrainien des Finances Serguiï Martchenko a participé à la réunion du G7, selon M. Lindner, qui a assuré que les Occidentaux continueraient à se tenir «aux côtés du peuple ukrainien dans sa lutte pour la liberté».

Dans une interview au quotidien économique Handelsblatt, mardi soir, le ministre allemand a souhaité que les Occidentaux agissent encore «beaucoup plus fortement contre les soutiens de Poutine : les oligarques qui envoient leurs enfants dans des écoles privées anglaises, qui ont des villas sur la Côte d'Azur et qui font leurs courses sur le Kurfürstendamm», une des avenues cossues de Berlin.

«Leurs avoirs et leurs flux de capitaux doivent être identifiés et asséchés. Ceux qui profitent du système Poutine ne doivent plus pouvoir se sentir à l'aise en Europe», a souligné M. Lindner.

Ce membre du parti libéral a cependant justifié le choix des Occidentaux de ne pas imposer de sanctions contre la fourniture d'énergie en provenance de Russie.

«La suspension des livraisons de gaz, de charbon et de pétrole depuis la Russie aurait un impact sur l'inflation, la sécurité d'approvisionnement et donc sur notre capacité à survivre à ce différend avec la Russie. Notre force économique est un avantage sur la Russie. Nous ne devrons pas les mettre en danger sans nécessité», a-t-il expliqué.

Le règlement des transactions sur le gaz et le pétrole russe a ainsi été exempté des mesures de représailles et «découplé» du blocage du système Swift.

La Russie n'a donc «aucune excuse pour cesser de fournir du gaz, du charbon ou du pétrole», selon M. Lindner qui note que «nous devons cependant nous préparer à ce scénario» car «qui peut encore exclure quoi que ce soit avec Vladimir Poutine ?»

ATS