Marawi/Clark
Les autorités philippines ont annoncé lundi la fin des opérations militaires contre les islamistes à Marawi, ville du sud de l'archipel. Des djihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI) avaient pris le contrôle de quartiers entiers de Marawi il y a cinq mois.
Le président Rodrigo Duterte avait annoncé mardi la libération de la ville, située dans l'ouest de Mindanao, île où la minorité musulmane est en proie à des mouvements de guérilla depuis les années 60. Mais des combats étaient toujours en cours. Certains rebelles s'étaient retranchés dans des immeubles du centre de la ville et refusaient de se rendre.
"Nous annonçons la fin de toutes les opérations de combat à Marawi", a annoncé à la presse le ministre philippin de la Défense Delfin Lorenzana en marge d'une rencontre sur les questions régionales de sécurité à Clark, dans le nord des Philippines. "Il n'y a plus de combattants dans Marawi", a-t-il assuré.
"Infrastructure terroriste étouffée"
En neutralisant les derniers combattants, Manille a "étouffé cette infrastructure naissante et vaincu le terrorisme", a-t-il dit. "En écrasant ainsi la tentative la plus sérieuse d'exporter l'extrémisme et le radicalisme violent aux Philippines et dans la région, nous avons contribué à prévenir sa diffusion en Asie", a-t-il ajouté.
Six bataillons resteront à Marawi, a précisé le secrétaire à la Défense. Si la bataille a été gagnée, l'idéologie radicale de l'EI n'a pas été complètement éradiquée, a-t-il déclaré. Il a remercié les Etats-Unis, la Chine, l'Australie et Singapour pour leur soutien technique et militaire.
Le 23 mai, des centaines de combattants ayant prêté allégeance à l'EI avaient pris le contrôle de secteurs entiers de Marawi, utilisant des civils comme boucliers humains.
Cette occupation avait pris de court une armée sans expérience des combats en zone urbaine et fait craindre plus largement une influence croissante des partisans de l'EI sur le terrain. Certains estimaient que le groupe ultraradical sunnite aurait pu utiliser l'île de Mindanao comme base pour ses opérations en Asie du Sud-Est.
Des centaines de morts
En cinq mois, 920 djihadistes ont été tués, ainsi que 165 militaires et 47 civils, selon le gouvernement. Plus de 400'000 personnes ont fui la ville dont certains quartiers ne sont plus qu'un champ de ruines après avoir été pilonnés quasi quotidiennement par des frappes aériennes.
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