Iran-Israël Les réactions dans le monde après l'attaque iranienne contre Israël

ATS

14.4.2024 - 17:43

L'attaque sans précédent menée par l'Iran contre Israël samedi a suscité de vives condamnations à travers le globe. Des dirigeants du monde entier ont appelé dimanche à la retenue après cette opération qui fait craindre un embrasement régional. Voici les principales réactions:

Le chancelier Olaf Scholz  a dénoncé «une grave escalade» et exprimé sa «solidarité» avec Israël.
Le chancelier Olaf Scholz  a dénoncé «une grave escalade» et exprimé sa «solidarité» avec Israël.
KEYSTONE

Soutien «inébranlable» à Israël

«Notre engagement en faveur de la sécurité d'Israël face aux menaces de l'Iran et de ses relais (dans la région) est inébranlable», a écrit le président américain Joe Biden sur le réseau social X, en postant une photo d'une réunion d'urgence avec son équipe chargée de la sécurité nationale à la Maison Blanche.

Il a ensuite «condamné ces attaques avec la plus grande fermeté», les qualifiant d'"éhontées» et réaffirmant son soutien «inébranlable» à Israël. Les forces américaines ont contribué à abattre «presque tous» les projectiles iraniens, a-t-il dit dans un communiqué.

Les Etats-Unis ne veulent ni d'une «escalade» ni d'une «guerre étendue avec l'Iran», a insisté dimanche un porte-parole de la Maison Blanche. «Nous avons indiqué très clairement à toutes les parties, y compris l'Iran, ce que nous ferions (...) et à quel point nous prendrions au sérieux toute menace potentielle à l'encontre de notre personnel» positionné au Moyen-Orient, a précisé John Kirby.

L'Otan et l'ONU appellent à «la retenue»

L'Otan «condamne l'escalade de l'Iran» et «appelle à la retenue», ajoutant dans un communiqué qu'il est «essentiel que le conflit au Moyen-Orient ne devienne pas incontrôlable».

Condamnant également l'attaque, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a exhorté «toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue afin d'éviter toute action qui pourrait conduire à des confrontations militaires majeures sur plusieurs fronts au Moyen-Orient».

Au Moyen-Orient, «l'inquiétude»

L'émirat du Qatar – engagé depuis des semaines dans des pourparlers entre Israël et le Hamas – exhorte la communauté internationale à «prendre des mesures urgentes pour désamorcer la tension». Son ministère des Affaires étrangères a exprimé sa «profonde inquiétude».

La diplomatie égyptienne a «appelé à une retenue maximale» en mettant en garde contre le «risque d'expansion régionale du conflit». Le ministère saoudien des Affaires étrangères a appelé «toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à épargner à la région et à ses habitants les dangers de la guerre».

Enfin, le président irakien Abdel Latif Rachid a plaidé pour une «réduction des tensions» au Moyen-Orient, tout en soulignant «la nécessité de stopper l'agression contre la bande de Gaza et de trouver une solution à la question palestinienne».

Russie et Chine appellent au «calme»

«La Chine exprime sa profonde préoccupation concernant l'aggravation actuelle et appelle les parties concernées à faire preuve de calme et de retenue afin d'éviter une nouvelle escalade» des tensions, a indiqué le ministère chinois des Affaires étrangères.

De son côté, la diplomatie russe appelle «toutes les parties impliquées» à la «retenue» et dit compter sur les Etats de la région «pour trouver une solution aux problèmes existants, par des moyens politiques et diplomatiques».

L'Ukraine dénonce «la terreur»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé à une réponse mondiale «résolue et unie» face à la «terreur» de l'Iran et de la Russie, en condamnant l'attaque menée par Téhéran.

«En Ukraine, nous connaissons très bien l'horreur des attaques similaires de la Russie, qui utilise les mêmes drones Shahed et des missiles russes, les mêmes tactiques de frappes aériennes massives», a-t-il ajouté, en référence à ces drones de fabrication iranienne.

UE: «condamnation» unanime et soutien à Israël

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen «condamne fermement l'attaque flagrante et injustifiable de l'Iran». Elle a appelé toutes les parties à «s'abstenir de toute nouvelle escalade et oeuvrer au rétablissement de la stabilité dans la région».

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, qui a convoqué pour mardi une visioconférence d'urgence des ministres des Affaires étrangères de l'UE, a dit s'être entretenu avec le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian. Il lui a fait part de la condamnation par l'UE des frappes «dans les termes les plus forts», appelant l'Iran à ne pas se livrer à une «nouvelle escalade».

Le président français Emmanuel Macron a «condamné avec la plus grande avec la plus grande fermeté l'attaque sans précédent lancée par l'Iran contre Israël, qui menace de déstabiliser la région». Il a aussi exprimé sa «solidarité avec le peuple israélien et l'attachement de la France à la sécurité d'Israël».

L'Iran a amené le Moyen-Orient «au bord du précipice», menaçant de «plonger une région entière dans le chaos», a insisté la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock. Le chancelier Olaf Scholz a dit que «nous ne pouvons qu'appeler tout le monde, et en particulier l'Iran, à ne pas continuer sur cette voie». Il a aussi dénoncé «une grave escalade» et exprimé sa «solidarité» avec Israël.

La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, dont le pays préside le G7, a «condamné» l'attaque et exprimé sa «forte inquiétude face à une déstabilisation ultérieure de la région».

L'Espagnol Pedro Sánchez a appelé à «éviter à tout prix une escalade régionale» et condamné l'attaque de l'Iran perpétrée au cours d'une «longue nuit angoissante».

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak condamne «dans les termes les plus vifs l'attaque dangereuse du régime iranien contre Israël». Il a assuré que Londres «continuerait à défendre la sécurité d'Israël» et annoncé l'envoi d'avions de combat supplémentaires au Proche-Orient. «Ce dont nous avons besoin maintenant, c'est que le calme l'emporte», a-t-il préconisé.

La Belgique a pour sa part souligné que «l'Iran est connu comme un Etat sponsorisant le terrorisme», les Pays-Bas se sont félicités qu'Israël «ait pu repousser efficacement les attaques de l'Iran» et la Norvège a condamné «une attaque illégale et dangereuse».

Les pays de l'est de l'UE ont apporté un soutien appuyé à Israël, comme la Pologne, par la voix de son chef de la diplomatie Radoslaw Sikorski: «Bravo à Israël pour avoir repoussé un énorme assaut aérien iranien, coordonné depuis plusieurs directions. Les capacités antimissiles d'Israël devraient être renforcées et des défenses similaires devraient être envoyées en Ukraine».

«Nous sommes pleinement solidaires du peuple israélien dans ces moments difficiles», a abondé le président roumain Klaus Iohannis, alors que le ministre tchèque des affaires étrangères Jan Lipavsky a réaffirmé «le droit d'Israël à l'autodéfense».

Suisse: augmentation des risques

La Suisse «condamne fermement» l'attaque iranienne et appelle toutes les parties à faire preuve de retenue. Cette attaque augmente considérablement les risques pour la région, écrit le Département des affaires étrangères sur X. «La spirale de l'escalade doit être stoppée immédiatement».

Le pape contre «la spirale de la violence»

Le pape François a lancé un «appel pressant» contre «une spirale de violence risquant d'entraîner le Moyen-Orient dans un conflit encore plus grand». «Personne ne doit menacer l'existence d'autrui. Tous les pays doivent en revanche se ranger du côté de la paix et aider Israéliens et Palestiniens à vivre dans deux Etats, côte à côte et en sécurité», «c'est leur droit», a-t-il martelé.

Turquie: stopper l'escalade

La Turquie a transmis des «messages appelant à mettre fin à l'escalade aux responsables iraniens et aux pays occidentaux qui ont une influence sur Israël», écrit le ministère des Affaires étrangères.

«L'attaque israélienne contre l'ambassade iranienne à Damas, contraire au droit international, avait justifié nos inquiétudes. Les représailles iraniennes (...) ont montré une fois de plus que les événements peuvent rapidement se transformer en guerre régionale», avertit Ankara.

Syrie: «droit à l'autodéfense»

La Syrie a pour sa part estimé dimanche que l'Iran, son allié, avait exercé son «droit à l'autodéfense» en riposte à un raid sur son consulat à Damas, et «apporté la réponse appropriée à l'entité sioniste (...) qui n'a pas respecté les conventions internationales».