Agriculteurs en colère Les transporteurs routiers à l'arrêt face aux tracteurs

ATS

26.1.2024 - 18:01

Les blocages des agriculteurs en colère ont mis à l'arrêt des milliers de camions français et étrangers en France, avec des chauffeurs qui craignent pour leur sécurité.

Le blocage de dizaines d'axes autoroutiers vendredi, à travers toute la France, a désorganisé le transport de marchandises, jetant des milliers de camions sur les axes secondaires (archives).
Le blocage de dizaines d'axes autoroutiers vendredi, à travers toute la France, a désorganisé le transport de marchandises, jetant des milliers de camions sur les axes secondaires (archives).
KEYSTONE

Plusieurs camions étrangers ont été arrêtés dans la nuit de jeudi à vendredi sur la nationale 7 près de Montélimar (Drôme), bloquée par les tracteurs.

Des manifestants ont vidé «des camions étrangers, la plupart espagnols, marocains ou bulgares», a indiqué à l'AFP Sandrine Roussin, présidente du syndicat FDSEA de la Drôme.

«Nous avons arrêté les camions étrangers, dans la plus grande courtoisie (...) et tout ce qui était étranger a été vidé, et beaucoup est allé aux Restos du coeur», a expliqué une viticultrice, Sylvie, sur BFMTV. «On ne doit pas importer l'alimentation qu'on peut produire chez nous!»

Plus largement, le blocage de dizaines d'axes autoroutiers vendredi, à travers toute la France, a désorganisé le transport de marchandises, jetant des milliers de camions sur les axes secondaires.

Mercredi, des agriculteurs avaient bloqué la principale voie d'accès au port de Calais aux camions en partance pour le Royaume-Uni.

«Nous ne voulons pas de violences, pas d'actes délictueux, mais la colère qui s'exprime quand on vide des camions doit être entendue rapidement», a souligné le président de la FNSEA Arnaud Rousseau, jeudi soir sur BFMTV.

Assurer la libre circulation

Et la colère gronde dans plusieurs pays d'Europe, avec des revendications diverses face à la flambée du prix du carburant, la concurrence des marchandises ukrainiennes et les contraintes européennes.

Face à ces actions, l'Union internationale du transport routier (IRU), basé à Bruxelles, a demandé jeudi à la Commission européenne «d'intervenir et d'exiger des Etats membres qu'ils gardent ouverts les corridors commerciaux essentiels, et qu'ils assurent la libre circulation des marchandises».

Selon Raluca Marian, directeur du plaidoyer à l'IRU, «la situation est très inquiétante». «Les blocages et perturbations liées aux manifestations d'agriculteurs risquent de causer des retards dans les livraisons (...) De plus, vu le manque de places de parking sécurisées à travers l'Europe, les chauffeurs n'ont nulle part où aller, se mettant en danger alors qu'ils font juste leur travail».

Contactés, les représentants du secteur en France ne souhaitent pas s'exprimer pour ne pas «mettre de l'huile sur le feu». Mais ils se réunissent désormais en cellule de crise deux fois par jour avec le ministère de l'Intérieur, selon une source gouvernementale.

Un projet de dérogation aux temps de conduite et de repos est en cours d'instruction, selon l'Union des entreprises Transport & Logistique de France (Union TLF). Il s'agit notamment de permettre aux conducteurs bloqués de rentrer à leur domicile.