Marioupol Les évacuations de civils se poursuivent

ATS

1.5.2022 - 16:22

Les évacuations de civils se sont poursuivies dimanche à Marioupol. Moscou a annoncé avoir évacué et emmené vers des territoires sous contrôle russes quarante civils. L'ONU a confirmé qu'"une opération d'évacuation est en cours au complexe sidérurgique d'Azovstal, en coordination avec le CICR et les parties au conflit».

Les évacuations de civils se sont poursuivies dimanche à Marioupol. (archives)
Les évacuations de civils se sont poursuivies dimanche à Marioupol. (archives)
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Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU à Genève, a souligné dans un courriel ne pouvoir donner d'autres détails pour des raisons de sécurité. Il a précisé que «le convoi pour évacuer les civils a démarré le 29 avril, a franchi quelque 230 kilomètres et atteint le complexe à Marioupol samedi matin, heure locale».

Les parties russe et ukrainienne ont donné des informations divergentes sur cette opération d'évacuation de civils de ce qui est la dernière poche de la résistance ukrainienne à Marioupol.

Le régiment ukrainien Azov, qui défend cette zone industrielle, a évoqué «vingt civils, des femmes et des enfants». «Ils ont été transférés vers un endroit convenu et nous espérons qu'ils seront évacués vers Zaporijjia, sur le territoire contrôlé par l'Ukraine», a déclaré Sviatoslav Palamar, commandant adjoint de l'unité, dans une vidéo sur Telegram.

90 évacuations, selon les Russes

Pour leur part, les Russes ont fait état de près de 50 évacuations samedi et 40 ce dimanche. Selon un correspondant de l'agence TASS sur place, 18 hommes, 14 femmes et huit enfants ont été emmenés depuis Marioupol vers la république autoproclamée de Donetsk contrôlée par les séparatistes pro-russes.

Selon le correspondant de l'agence Ria, toutes les personnes évacuées ont été placées dans un camp de tentes dans le village de Bezimennoïé, une ville située à l'est de Marioupol, à mi-chemin entre cette ville portuaire et la frontière russe. Selon cette même source, du personnel de la Croix-Rouge et de l'ONU aurait assisté à l'évacuation.

Le ministère de la Défense russe avait déclaré plus tôt dans la journée que près de cinquante civils avaient été sortis samedi de la zone de l'usine Azovstal, où sont retranchés des centaines de membres des forces ukrainiennes.

«Le 30 avril, après l'instauration d'un cessez-le-feu et l'ouverture d'un couloir humanitaire, deux groupes de civils ont quitté les bâtiments d'habitation adjacents au territoire de l'usine métallurgique d'Azovstal», a déclaré sur Telegram le ministère.

«Dans l'après-midi, 25 riverains sont sortis», a-t-il précisé, sans préciser dans quelle direction ces personnes avaient été emmenées. «En début de soirée, un deuxième groupe de 21 personnes est parti», a-t-il ajouté, précisant cette fois que ces personnes avaient été emmenées «à Bezimennoïé» en territoire sous contrôle russe.

«Tous les civils ont reçu un logement, de la nourriture et l'assistance médicale nécessaire», ont assuré les autorités russes.

Une vidéo diffusée par le ministère de la Défense russe, montre un convoi de voitures et de bus roulant dans le noir, ornés de la lettre «Z», devenue le symbole des forces armées russes dans ce conflit.

Hangar d'un aérodrome détruit

Les autorités ukrainiennes locales n'ont pas voulu commenter.

«Silence radio sur l'évacuation dans l'attente d'informations officielles. Nous demandons à chacun de s'abstenir de donner des informations depuis Marioupol aujourd'hui. Merci pour votre compréhension», a écrit Petro Andriouchtchenko, conseiller du maire de Marioupol, sur Telegram.

Samedi, des militaires ukrainiens qui contrôlent encore le site d'Azovstal avaient indiqué que vingt civils, dont des enfants, avaient été évacués, indiquant espérer que ce serait vers Zaporijjia, un territoire contrôlé par les forces ukrainiennes.

Dimanche, le ministère de la Défense russe a par ailleurs indiqué que «près d'Odessa, des missiles de haute précision Onyx ont détruit un hangar sur un aérodrome militaire avec des armes et des munitions reçues des Etats-Unis et de pays européens, et ont également détruit la piste».