Attitudes inadaptéesL'OMS met un terme au contrat d'un directeur accusé de racisme
sn, ats
8.3.2023 - 15:37
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) met un terme au contrat de son directeur régional pour le Pacifique occidental, Takeshi Kasai. Le Japonais était en retrait depuis qu'il avait été accusé de racisme et d'attitudes inadaptées.
Keystone-SDA, sn, ats
08.03.2023, 15:37
08.03.2023, 16:16
ATS
La décision a été prise après une réunion de deux jours du Conseil exécutif de l'organisation, a affirmé mercredi à Keystone-ATS une source diplomatique. Elle fait suite à une recommandation similaire lancée la semaine dernière par le comité régional pour le Pacifique occidental.
Entré en fonctions il y a quatre ans, M. Kasai avait été mis en congé en août dernier de la direction régionale établie à Manille. Depuis, celle-ci était pilotée par la directrice générale adjointe de l'OMS Zsuzsanna Jakab, qui va rester en poste pendant quelques mois jusqu'à l'élection du successeur du Japonais.
M. Kasai avait démenti les accusations dont il faisait preuve. Mais le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus avait décidé l'ouverture d'une investigation.
Selon les révélations de l'agence de presse américaine Associated Press (AP), des dizaines de personnes avaient lancé une plainte interne dès 2021 contre le médecin. Elles en avaient appelé quelques mois plus tard au Conseil exécutif. Depuis son arrivée, près de 60 personnes avaient quitté leur activité auprès de la direction régionale.
Plusieurs affaires
De nombreux reproches avaient été relayés contre le Japonais, notamment son autoritarisme et son racisme. Mais le directeur régional était aussi accusé de proximité trop importante avec le gouvernement de son pays, qui avait démenti, ou de ne pas vouloir s'en prendre à la Chine, au centre de la polémique après le début de la pandémie.
Certains affirmaient que le Japonais avait sapé les efforts pour lutter contre le coronavirus. La plainte mentionnait une approche «toxique» et une «culture de brimades systémiques» de collaborateurs. Dans le système de l'OMS, chacune des six directions régionales est pilotée avec une grande marge de manoeuvre. Le chef ou la cheffe est élu par le Conseil exécutif après recommandation du comité régional.
L'OMS a été confrontée ces dernières années à des accusations de harcèlement. Elle a dû faire face à un scandale de violences sexuelles par certains de ses collaborateurs de 2018 à 2020 en République démocratique du Congo (RDC). Des dizaines de femmes ont été victimes d'actes perpétrées par des responsables de plusieurs organisations humanitaires.
L'OMS s'était excusée et avait licencié ou n'avait pas renouvelé le contrat de quatre personnes. Au total, un fonds de deux millions de francs a encore été lancé par l'institution en septembre dernier pour accompagner les victimes, y compris celles de violations perpétrées par des membres d'autres organisations.