Aide militaireLondres et Berlin promettent un soutien «inébranlable» à l'Ukraine
ATS
24.4.2024 - 16:21
Les chefs de gouvernement britannique et allemand ont promis mercredi un soutien militaire «inébranlable» à l'Ukraine. Mais Olaf Scholz continue de refuser la livraison de missiles de longue portée à Kiev malgré le nouveau plan d'aide des Etats-Unis.
Keystone-SDA
24.04.2024, 16:21
24.04.2024, 16:22
ATS
«Nous continuerons à apporter un soutien inébranlable à nos amis ukrainiens aussi longtemps qu'il le faudra», a déclaré Rishi Sunak lors d'une conférence de presse à Berlin avec son homologue allemand. La guerre d'agression du président russe Vladimir Poutine «doit se terminer par un échec», a-t-il ajouté.
Le chancelier allemand a vu lui dans le feu vert du Congrès américain au plan d'aide à l'Ukraine un «signal encourageant» qui «montre que Poutine se trompe s'il croit que l'Europe et les Etats-Unis vont laisser tomber un jour l'Ukraine». «Cela n'arrivera pas», a-t-il martelé.
Dans le même temps, Olaf Scholz a réitéré son refus de livrer à Kiev, malgré les demandes répétées des autorités ukrainiennes, des missiles de longue portée (jusqu'à 500 km) Taurus.
Refus des Taurus
«Concernant ce système d'armement, ma décision ne changera pas», a sèchement répondu M. Scholz. Il redoute que Kiev s'en serve pour des frappes très à l'intérieur du territoire russe et argue que cela exigerait l'implication de soldats allemands en soutien pour permettre aux Ukrainiens d'utiliser les missiles.
Ce dernier point est contesté et suscite des controverses jusqu'au sein de la coalition gouvernementale allemande.
Les parlementaires américains ont approuvé une nouvelle tranche d'aide à l'Ukraine de 61 milliards de dollars, jugée cruciale par Kiev qui est en difficulté sur la ligne de front face à l'armée russe.
Le chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky a dit cette semaine après s'être entretenu au téléphone avec son homologue américain Joe Biden que les deux pays avaient progressé sur la question de la livraison de missiles de longue portée américains ATACMS.
Ces avancées sont de nature à accroître un peu plus la pression pesant sur Berlin au sujet des Taurus. L'Allemagne a jusqu'ici argumenté en disant vouloir se positionner comme les Etats-Unis notamment sur les livraisons d'armes, comme ce fut le cas pour les chars dans le passé.
«En cette période dangereuse pour le monde, le Royaume-Uni et l'Allemagne se tiennent côte à côte pour préserver la sécurité et la prospérité chez eux et sur le continent», a déclaré à Berlin M. Sunak.
Dépenses militaires en hausse
La visite de M. Sunak à Berlin s'est tenue le deuxième jour de son voyage en Europe qui l'a déjà mené à Varsovie mardi, où il a promis d'augmenter les dépenses militaires de son pays de 2,3% à 2,5% du PIB d'ici à 2030.
Un plus grand nombre de membres européens de l'Otan, dont deux poids lourds comme la France et l'Allemagne, ont récemment augmenté leurs dépenses pour atteindre l'objectif d'au moins 2% du PIB que s'est fixé l'Alliance.
Mais récemment, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prévenu qu'il allait falloir en faire davantage. Bruxelles devrait présenter de nouvelles propositions de financement de la défense lors d'un sommet des dirigeants de l'UE en juin.
Sky Shield
Début mars, la Commission européenne avait proposé de renforcer drastiquement l'industrie de défense de l'Union face à la menace russe, pour rendre aussi les Européens moins dépendants des Etats-Unis dans la production d'armements.
«L'Allemagne et le Royaume-Uni sont les deux pays qui dépensent le plus en matière de défense en Europe et qui ont été les premiers à apporter leur soutien à l'Ukraine», a déclaré M. Sunak en Pologne mardi.
Les deux pays discutent du projet du bouclier antimissile «Euro Sky Shield», lancé par l'Allemagne et auquel Paris s'oppose.
Berlin a déjà rallié une vingtaine de pays en Europe (dont le Royaume-Uni) à cette initiative qui profitera des technologies américaines (Patriot), israéliennes (Arrow 3) et allemandes (Iris-T) mais n'aura aucun équipement de fabrication française.
Paris a jusqu'à présent refusé d'en faire partie, les responsables français plaidant plutôt en faveur d'un système de défense aérienne utilisant des équipements européens.