Post-Brexit Londres et l'UE vont «intensifier» leurs discussions

ATS

12.11.2021 - 18:38

Le Royaume-Uni et l'Union européenne vont «intensifier» leurs discussions visant à surmonter leurs désaccords sur les dispositions post-Brexit en Irlande du Nord, qui font craindre une guerre commerciale entre Londres et les 27, a indiqué vendredi le gouvernement britannique.

Le vice-commissaire européen Maros Sefcovic 
Le vice-commissaire européen Maros Sefcovic 
KEYSTONE

Lors d'une réunion avec le vice-commissaire européen Maros Sefcovic à Londres, le secrétaire d'Etat britannique au Brexit David Frost «a souligné qu'il était important d'apporter une nouvelle énergie et un nouvel élan aux discussions», a indiqué le gouvernement dans un communiqué.

Les négociations reprendront la semaine prochaine à Bruxelles, pour évoquer en particulier les questions douanières et les livraisons de médicaments, a précisé la même source.

Londres exige de renégocier en profondeur le protocole nord-irlandais conclu dans le cadre du Brexit. Le document maintient la province britannique de fait dans le marché unique européen mais perturbe les approvisionnements depuis l'île de Grande-Bretagne et provoque la colère des unionistes attachés au maintien au sein de la couronne britannique.

Bruxelles refuse, ne proposant que des aménagements.

Faute d'obtenir satisfaction, Londres a menacé de recourir à l'article 16 du protocole lui permettant d'en suspendre unilatéralement certaines dispositions. Selon Dublin, les Européens pourraient en réponse aller jusqu'à suspendre l'accord de libre échange en vigueur depuis le début de l'année, qui a permis d'éviter in extremis un «no deal» potentiellement très douloureux économiquement.

«Importantes différences»

Pour l'instant, il y a «d'importantes différences à combler entre les positions des deux parties», a constaté le gouvernement britannique. «Le Royaume-Uni préfère toujours trouver une solution consensuelle, mais les garanties de l'article 16 constituent une partie légitime des dispositions du protocole», a-t-il ajouté.

Face au risque grandissant de conflit commercial, l'Irlande, en première ligne, a indiqué mardi travailler sur des mesures d'urgence en «dépoussiérant» le plan préparé en cas de «no deal» l'année dernière.

Le protocole effectif depuis le début de l'année vise à empêcher le retour d'une frontière physique sur l'île d'Irlande qui risquerait de fragiliser l'accord de paix de 1998.

Londres exige en particulier la suppression du droit de regard de la Cour de justice de l'UE sur son application, pour le remplacer par «un arbitrage international», une modification inacceptable pour les Européens.