Bélarus Loukachenko va être reçu par Poutine

ATS

2.9.2020 - 17:54

Alexandre Loukachenko sera reçu par Vladimir Poutine «dans les deux prochaines semaines» (archives).
Alexandre Loukachenko sera reçu par Vladimir Poutine «dans les deux prochaines semaines» (archives).
Source: KEYSTONE/AP/Sergei Grits

La Russie a annoncé mercredi la visite au Bélarus de son Premier ministre et une rencontre prochaine entre Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko. Moscou a ainsi signifié un soutien renforcé au président bélarusse, en pleine vague de contestation.

Le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine est attendu jeudi à Minsk pour la première visite d'un responsable russe de ce rang au Bélarus depuis le début de la crise politique qui secoue le pays depuis près d'un mois.

M. Loukachenko, 66 ans dont 26 à la tête du Bélarus, se refuse à dialoguer avec ses détracteurs, malgré des rassemblements quasi quotidiens, certains monstres, pour dénoncer sa réélection jugée frauduleuse à la présidentielle controversée du 9 août. Jusqu'ici, il n'a évoqué que l'idée vague d'une révision constitutionnelle pour répondre au mécontentement, approche jugée adéquate par Moscou, tout en poursuivant la répression.

Rencontre Lavrov – Makeï

Recevant son homologue bélarusse Vladimir Makeï à Moscou, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a indiqué mercredi que M. Loukachenko serait reçu par Vladimir Poutine «dans les deux prochaines semaines».

Il a aussi repris son ton péremptoire pour dénoncer des tentatives de «déstabilisation» du Bélarus et les «déclarations destructrices» provenant, c'est selon, d'Ukraine, de l'OTAN et de l'Union européenne. Et il a jugé «intolérable» l'idée d'une médiation étrangère entre pouvoir et opposition, et exclu tout dialogue avec cette dernière.

Son homologue bélarusse Vladimir Makeï s'est dès lors félicité de l'action «pondérée» de Moscou, qui dans les premières jours de la crise avait exprimé un soutien tiède à Alexandre Loukachenko. La Russie a donné des signes de plus en plus marqué de soutien au président bélarusse, à mesure qu'il multipliait les attaques dénonçant un complot occidental contre lui.

Car les relations russo-bélarusses s'étaient considérablement tendues au printemps et au début de l'été, M. Loukachenko n'ayant cessé d'accuser Moscou de chercher à le chasser du pouvoir pour vassaliser son pays.

Une patrie

Mais depuis la présidentielle qui a vu des foules inédites contester le pouvoir de l'autoritaire président bélarusse, ce dernier appelle la Russie à la rescousse. L'homme fort du Bélarus a par ailleurs publiquement proclamé qu'il ne s'était «jamais détourné de la Russie», soutenant même que Bélarusses et Russes avaient une seule et même «patrie».

Si Vladimir Poutine a, lui, déjà promis l'envoi de forces russes au Bélarus si la contestation devait dégénérer, Minsk demande désormais aussi une assistance économique, son économie étant en crise du fait de la contestation, de sanctions imposées par des pays voisins et du Covid-19.

Le Bélarus cherche ainsi à restructurer sa dette, une levée des restrictions des déplacements entre les deux pays dues à la pandémie du nouveau coronavirus et des alternatives à ses routes commerciales passant par les ports baltes. Moscou a dit étudier l'ensemble de ces dossiers, et dénoncé les sanctions «inacceptables» décrétées par la Lituanie, l'Estonie et la Lettonie visant M. Loukachenko et 29 hauts responsables.

Retour à la page d'accueil