«Le moment est grave» Lucie Castets demande à Macron de «prendre ses responsabilités»

ATS

24.7.2024 - 10:13

La candidate au poste de Première ministre désignée par la gauche, Lucie Castets, a demandé mercredi au président Macron de «prendre ses responsabilités» et de la nommer. Elle estime en outre qu'une coalition entre la gauche et le camp présidentiel est «impossible».

Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire pour le poste de Première ministre, et Macron le 24 juillet sur France 2.
Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire pour le poste de Première ministre, et Macron le 24 juillet sur France 2.
ATS

Keystone-SDA

Le Nouveau Front populaire (NFP), arrivé en tête des récentes élections législatives, est parvenu à s'entendre mardi sur le nom de Lucie Castets, une haute fonctionnaire de la ville de Paris, inconnue du grand public. Mais le président Macron a rejeté cette candidature.

Déplorant sur la radio France Inter son «inconséquence» et un déni de démocratie», Mme Castets, 37 ans, directrice des finances et des achats à la ville de Paris, lui a demandé de prendre «ses responsabilités et de (la) nommer» Première ministre.

«Le moment est grave et on ne peut pas ajourner ce type de décision», a-t-elle insisté, alors que le chef de l'Etat a indiqué qu'il ne procéderait à aucune nomination avant la fin des Jeux olympiques «mi-août».

«Désaccords profonds»

Elle a par ailleurs jugé «impossible» «une coalition avec le camp présidentiel», en raison de «désaccords profonds». «Il n'y a pas d'accord possible entre ceux qui veulent que chacun paie sa juste part d'impôts et ceux qui proposent plutôt des allégements d'impôts aux personnes les plus favorisées», a-t-elle dit.

Après seize jours de négociations qui ont failli faire imploser leur alliance, les différentes composantes du NFP sont tombées d'accord pour proposer cette personnalité issue de la société civile et engagée dans la défense du service public.

Cette dernière a déclaré avoir parmi ses «grandes priorités» l'abrogation d'une impopulaire réforme des retraites menée sous la houlette d'Emmanuel Macron, une «grande réforme fiscale pour que chacun, individus et multinationales, paie sa juste part», la revalorisation des salaires et le relèvement des minima sociaux, ainsi que la «fin de la régression des services publics».

A la recherche d'une majorité

Mais le président Macron a estimé que le NFP n'avait «pas de majorité quelle qu'elle soit». «La question n'est pas un nom. La question, c'est quelle majorité peut se dégager à l'Assemblée pour qu'un gouvernement de la France puisse passer des réformes, passer un budget et faire avancer le pays», a-t-il dit.

«L'idée, c'est de convaincre texte après texte, loi après loi», a rétorqué Mme Castets, consciente que son camp «n'a pas de majorité absolue». Pour elle, «les résultats des élections sont absolument clairs. C'est un rejet de la politique du gouvernement sortant».

Le camp du président français a perdu la majorité à l'Assemblée après sa dissolution surprise, décidée au soir des élections européennes qui ont vu triompher le parti d'extrême droite Rassemblement national. La chambre basse du Parlement est désormais divisée en trois blocs.

Le gouvernement démissionnaire du Premier ministre Gabriel Attal reste en charge des affaires courantes, avec un rôle politique limité.

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