Brésil Lula refuse un aménagement de peine

ATS

24.9.2019 - 03:41

L'ex-président brésilien Lula (2003 à 2010) n'a cessé de se dire victime d'un complot politique pour l'empêcher de revenir au pouvoir alors qu'il était le grand favori de l'élection présidentielle d'octobre 2018 qui a vu la victoire du candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro (archives).
L'ex-président brésilien Lula (2003 à 2010) n'a cessé de se dire victime d'un complot politique pour l'empêcher de revenir au pouvoir alors qu'il était le grand favori de l'élection présidentielle d'octobre 2018 qui a vu la victoire du candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro (archives).
Source: KEYSTONE/AP/ERALDO PERES

L'ex-président brésilien Lula, incarcéré pour corruption et qui clame son innocence, préfère rester en prison plutôt que de bénéficier de l'aménagement de peine auquel il a légalement droit depuis ce lundi. L'un de ses avocats l'a fait savoir dans la foulée.

Luiz Inacio Lula da Silva, 73 ans, est incarcéré depuis avril 2018 dans une cellule individuelle au sein des locaux de la police fédérale à Curitiba (sud) où il purge une condamnation de huit ans et dix mois. Ayant effectué un sixième de sa peine, il peut désormais bénéficier d'un aménagement aux termes de la loi brésilienne, qu'il a refusé.

«L'ex-président est conscient de son droit à demander un changement de régime (de détention), mais il a décidé de ne pas présenter de demande parce qu'il veut recouvrer pleinement la liberté, et que soit reconnu le fait qu'il a été victime de procédures entachées de nullité, telles les accusations sans preuve du juge Sergio Moro», a dit l'un de son avocat dans un communiqué à l'AFP.

L'aménagement de peine auquel Lula a désormais droit peut prendre deux formes: la possibilité d'être libre dans la journée pour éventuellement travailler avec un retour en prison la nuit, ou une assignation à résidence chez lui à Sao Paulo (sud-est) avec un bracelet électronique.

Décision attendue mercredi

L'ex-président de gauche (2003 à 2010) n'a cessé de se dire victime d'un complot politique pour l'empêcher de revenir au pouvoir alors qu'il était le grand favori de l'élection présidentielle d'octobre 2018 qui a vu la victoire du candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro. Ce dernier a fait du juge Moro, qui avait condamné Lula, son ministre de la Justice.

Lula a été condamné pour avoir reçu un appartement en bord de mer de la part d'un groupe de BTP en échange de faveurs dans l'attribution de marchés publics. Il est aussi mis en cause dans une demi-douzaine d'autres affaires pour corruption.

Mais mercredi, une décision très attendue de la Cour suprême pourrait changer la donne pour Lula, comme pour des dizaines de politiques et entrepreneurs condamnés dans le cadre de la gigantesque enquête anticorruption «Lavage express» sur des pots-de-vin autour des marchés publics du groupe étatique pétrolier Petrobras.

La Cour suprême pourrait en effet décider en séance plénière qu'il existe une lacune dans les dispositions sur les délations récompensées, qui ont permis de nombreuses condamnations dans le cadre de «Lavage express». Une telle décision pourrait entraîner l'annulation de quasiment toutes les sentences, dont celle de Lula.

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