Médias Washington défend Facebook et Google face à l'Australie

AFP

19.1.2021 - 10:26

Les Etats-Unis ont exhorté l'Australie à renoncer à son projet de contraindre Google et Facebook de rémunérer les médias pour leurs contenus, en mettant en garde contre «des conséquences négatives à long terme» pour les consommateurs et les entreprises. 

Ce projet vise le "fil d'actualité" de Facebook et les recherches sur Google
Ce projet vise le "fil d'actualité" de Facebook et les recherches sur Google
AFP/Archives

Les Etats-Unis ont exhorté l'Australie à renoncer à son projet de contraindre Google et Facebook de rémunérer les médias pour leurs contenus, en mettant en garde contre «des conséquences négatives à long terme» pour les consommateurs et les entreprises. 

Canberra a présenté un projet de «code de conduite contraignant» censé gouverner les relations entre des médias en grandes difficultés financières et les géants qui dominent l'internet, au premier rang desquels Google et Facebook.

Ce projet, l'un des plus contraignants au monde, prévoit des pénalités de plusieurs millions d'euros en cas d'infraction et vise le «fil d'actualité» de Facebook et les recherches sur Google. Les deux géants de l'internet ont menacé en retour de limiter leurs services aux internautes australiens.

Dans un document transmis au Sénat australien qui étudie actuellement cette initiative, le Bureau du représentant américain chargé du Commerce dénonce un projet «lourd» qui «ciblera exclusivement» deux entreprises américaines «sans avoir au préalable établi de violation du droit australien ou de défaillance du marché».

Crainte de «résultats néfastes»

«Le gouvernement américain s'inquiète de ce qu'une tentative, au travers d'une législation, de réguler les positions compétitives de certains acteurs sur un marché numérique qui évolue rapidement, au détriment évident de deux entreprises américaines, ne produise des résultats néfastes», indique ce document.

«Il pourrait aussi y avoir des conséquences négatives à long terme pour les entreprises américaines et australiennes, ainsi que pour les consommateurs australiens.»

Ce document daté du 15 janvier avance que le processus d'arbitration obligatoire imaginé dans le projet pour déterminer les compensations qui seraient versées aux médias est «fondamentalement déséquilibré» en faveur de ces médias, car il prend en compte leurs coûts de production, mais pas les coûts générés pour les plateformes numériques.

Il avance aussi que le projet «pourrait susciter des préoccupations concernant les obligations de l'Australie en matière de commerce international», compte-tenu du fait que les médias étrangers ne sont pas inclus dans le processus de compensations.

Médias en crise

Le gouvernement américain exhorte en conséquence Canberra à suspendre le travail législatif sur ce projet, ainsi que l'objectif d'une mise en oeuvre cette année, et ce afin de permettre davantage de recherches et l'élaboration, si possible, d'un code de conduite volontaire.

L'initiative australienne est suivie de près à travers le monde à un moment où les médias souffrent dans une économie numérique où les revenus publicitaires sont de plus en plus captés par Facebook, Google et d'autres grandes firmes de la tech. Elle a reçu le soutien des médias australiens.

La crise des médias a été aggravée par l'effondrement économique provoqué par le coronavirus. En Australie, des dizaines de journaux ont été fermés et des centaines de journalistes licenciés.

Retour à la page d'accueil