La vidéo «polémique» De la chansonnette aux concerts de casseroles, Macron part au contact des Français

ATS

19.4.2023 - 11:20

Emmanuel Macron veut reprendre un contact direct avec les Français après trois mois de crise des retraites. Après avoir poussé la chansonnette dans la rue, il se rend mercredi en Alsace pour célébrer les efforts de réindustrialisation de son gouvernement. Mais une fois de plus, il devrait être accueilli par des manifestants hostiles.

La vidéo "polémique" en bref

  • La scène paraît surréaliste au point que de nombreux internautes imaginent un montage ou un «deepfake».
  • Lundi soir, peu après sa première prise de parole à la TV, Macron entonne «Le Refuge», d'Edmond Duplan, un chant traditionnel de la région des Pyrénées.
  • La vidéo a été diffusée par une organisation qui, selon Libération, aurait des liens avec l'extrême droite, mais le président français ignorait l'identité des autres chanteurs, d'après son entourage.
  • «Après son allocution, le président de la République s'est accordé un moment avec son épouse. Ils ont été interpellés par un groupe de jeunes en train de chanter (...). Il les a alors rejoints pour une chanson pyrénéenne qu'il affectionne et connaît», a réagi mardi l'entourage du chef de l'Etat, sollicité par l'AFP.
Vidéo polémique : Après son allocution, Macron a poussé la chansonnette...

Vidéo polémique : Après son allocution, Macron a poussé la chansonnette...

La scène paraît surréaliste au point que de nombreux internautes imaginent un montage ou un «deepfake». Lundi soir, peu après sa prise de parole Macron entonne «Le Refuge», d'Edmond Duplan, un chant traditionnel de la région des Pyrénées.

19.04.2023

Keystone-SDA

Concerts de casseroles

Au surlendemain de son allocution télévisée destinée à enclencher une nouvelle phase de son quinquennat, le président se déplace dans le Bas-Rhin, pour la visite d'une usine dans la petite ville de Muttersholtz. Puis il se rendra jeudi dans l'Hérault pour parler d'éducation.

L'intersyndicale a d'ores et déjà appelé dans un communiqué à un rassemblement à midi dans la localité alsacienne et demandé aux manifestants de se munir de casseroles ou de couvercles pour «mieux se faire entendre» et montrer que «la page retraites est loin d'être tournée».

Emmanuel Macron veut reprendre un contact direct avec les Français après trois mois de crise des retraites. (Archive)
Emmanuel Macron veut reprendre un contact direct avec les Français après trois mois de crise des retraites. (Archive)
KEYSTONE

Pendant son allocution télévisée, des rassemblements et des concerts de casseroles avaient aussi été organisés dans tout le pays, signe d'une contestation qui perdure malgré la validation de la réforme par le Conseil constitutionnel en fin de semaine dernière et sa promulgation.

Encore mardi soir, un déplacement privé du chef de l'Etat à Saint-Denis, près de Paris, a attiré quelque 300 manifestants.

Renouer avec les Français sur le terrain

Plusieurs membres de l'exécutif ou de l'entourage présidentiel incitent cependant Emmanuel Macron à renouer avec les Français sur le terrain.

«C'est important» qu'il fasse des déplacements dans les territoires comme mercredi, a dit l'un de ses proches, le ministre des Transports Clément Beaune, se réjouissant qu'il «puisse être sur le terrain», «au contact», pour «entendre un certain nombre de ces revendications aussi».

Depuis la présentation de sa réforme des retraites en janvier, le président est resté en retrait à l'Elysée. Il s'est très peu déplacé en régions, à l'exception de deux visites en Charente et près du lac de Serre-Ponçon, dans les Alpes. En cette dernière occasion, il avait été chahuté par des manifestants.

Filière bois

Après avoir présidé le Conseil des ministres à l'Elysée, Emmanuel Macron est attendu mercredi en début d'après-midi dans l'entreprise Mathis, spécialisée dans la construction en bois et intervenant dans plusieurs chantiers pour les Jeux olympiques de Paris 2024, a fait savoir l'Elysée.

La filière bois est particulièrement impliquée dans la décarbonation du secteur du bâtiment. Et elle est «un secteur stratégique de cette réindustrialisation du pays soutenue par le gouvernement», a ajouté la présidence.

Climat passé à la trappe

«Je ne comprends pas pourquoi il ne parle plus de transition écologique ni de réchauffement climatique», a déclaré à l'AFP le maire de Mutterscholtz, Patrick Barbier. «Il y a un an, il avait choisi Elisabeth Borne pour ça, il lui avait même donné comme objectif numéro 1 la planification écologique (...). Depuis, la pauvre, elle a défendu un tas de choses mais pas l'essentiel», a-t-il regretté.

Lors de son adresse aux Français, Emmanuel Macron s'est donné cent jours pour relancer son second quinquennat. Parmi les chantiers prioritaires qu'il veut faire avancer d'ici au 14 juillet, celui d'un «nouveau pacte de la vie au travail» à négocier avec les partenaires sociaux, et celui des «progrès» dans les services publics comme l'éducation ou la santé.

«Accélération»

Jeudi, il doit d'ailleurs enchaîner avec un autre déplacement, dans l'Hérault, consacré à l'école. Il échangera notamment avec des enseignants, des élèves et des parents du collège Louise-Michel de Ganges. Selon plusieurs sources macronistes, il pourrait à cette occasion faire des annonces sur la rémunération des enseignants.

«Accélération» semble le maître-mot de la séquence que le chef de l'Etat veut désormais ouvrir.

Travail, immigration, lutte contre la fraude... L'exécutif affiche sa volonté d'engager sans attendre des réformes tous azimuts, une tâche qui s'annonce très compliquée puisque la Première ministre Elisabeth Borne n'est pas parvenue ces dernières semaines à élargir sa majorité relative à l'Assemblée nationale.