Deuxième Guerre mondiale Macron commémore l'Appel du 18 juin

ATS

18.6.2020 - 11:50

Le 18 juin 1940, Charles de Gaulle y avait appelé les militaires, ingénieurs et ouvriers français à le rejoindre pour poursuivre la lutte contre l'Allemagne nazie (archives).
Le 18 juin 1940, Charles de Gaulle y avait appelé les militaires, ingénieurs et ouvriers français à le rejoindre pour poursuivre la lutte contre l'Allemagne nazie (archives).
Source: KEYSTONE/AP ECPAD

Emmanuel Macron célèbre jeudi, à Paris puis à Londres, le 80e anniversaire de l'appel du 18 juin de Charles de Gaulle. C'est l'occasion pour lui d'appeler à l'unité de la nation, quand tous ses adversaires se disputent l'héritage du général.

Le président français a commencé cette journée en se rendant au Musée de la Libération aux Invalides, où il s'est entretenu avec Hubert Germain, 99 ans, l'un des quatre derniers Compagnons de la Libération.

«Nous nous devons d'être inspirés par cette force d'âme», lui a déclaré le chef de l'Etat: «Votre courage, votre vertu au sens romain du terme, sont une fierté pour notre pays et nous inspirent encore. On fera en sorte que chaque jeune sache ce qu'il vous doit».

Dans le musée lui ont été présentés notamment le texte original de l'Appel, ainsi qu'une vitrine avec les photos des six femmes compagnons de la Libération.

Légion d'honneur pour Londres

Le président était ensuite attendu à la traditionnelle cérémonie au mémorial du Mont Valérien, principal lieu d'exécution de résistants et d'otages pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans l'après-midi, il s'envolera avec une délégation restreinte pour Londres pour rendre hommage à la ville qui fut la capitale de la France Libre.

En présence du prince Charles, M. Macron remettra la Légion d'honneur à la ville de Londres. Au lendemain de son arrivée, de Gaulle y avait appelé les militaires, ingénieurs et ouvriers français à le rejoindre pour poursuivre la lutte contre l'Allemagne nazie.

«Quoi qu'il arrive, la flamme de la Résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas», avait-il déclaré en concluant son intervention.

Emmanuel Macron achèvera sa visite par un entretien avec le Premier ministre Boris Johnson. Les négociations du Brexit devraient être au menu. Ce déplacement sera pour le chef de l'Etat le deuxième événement dans le cadre de «l'année de Gaulle» après la célébration, le 17 mai, du 80e anniversaire de la bataille de Montcornet (Aisne) et avant le 50e anniversaire de la mort du général le 9 novembre.

Tous gaulliens

Emmanuel Macron n'est pas le seul à se revendiquer du général de Gaulle, en particulier comme le défenseur de la «souveraineté» de la France, un mot qu'emploie désormais toute la classe politique. Jusqu'à Marine Le Pen, qui s'est rendue mercredi sur l'île de Sein pour commémorer l'appel, un jour à l'avance.

Citant en exemple sa défense de l'indépendance de la France, la candidate déjà déclarée à la présidentielle de 2022 estime désormais que le Rassemblement national (RN) est le véritable héritier des valeurs de de Gaulle. Le RN a pourtant longtemps combattu le général au nom de l'Algérie française.

Les autres partis de droite eux aussi se revendiquent de de Gaulle, à commencer par LR pour qui le général est «l'ADN de notre famille», a expliqué le patron du parti Christian Jacob, qui doit déposer une gerbe au Mont Valérien. Et à gauche, on salue en de Gaulle un homme qui «n'a jamais adhéré à la main invisible du marché, et préférait la planification», selon l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon.

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