France Macron donne sa feuille de route au gouvernement Borne

ATS

23.5.2022 - 15:31

«Agir» pour «rassembler le pays» face à des «défis inédits»: Emmmanuel Macron a donné sa feuille de route au nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne lundi. Il laisse à la justice le soin de «trancher» le cas de Damien Abad, qui fait face à des accusations de viols.

Le nouveau gouvernement français aura pour priorité la défense du pouvoir d'achat.
Le nouveau gouvernement français aura pour priorité la défense du pouvoir d'achat.
ATS

«Le gouvernement que vous constituez est avant toute chose (...) un gouvernement pour agir», a lancé le chef de l'Etat au début du premier conseil des ministres de son second quinquennat. Il a pointé «un contexte inédit» avec la crise du Covid-19, «dont nous sortons à peine si tant est qu'elle soit totalement terminée», le «retour de la guerre en Europe» et des «défis inédits» pour la société.

«Agir donc rassembler notre pays, (avec) un gouvernement qui lui ressemble», a-t-il dit. Un «gouvernement tout à la fois de continuité, de nouveautés», a-t-il assuré.

«La justice tranchera»

Le chef de l'Etat a eu un mot aimable pour les nouveaux venus, selon une source gouvernementale, au moment où toute l'attention se focalise sur Damien Abad, principale prise de guerre de la Macronie post-présidentielle et dans la tourmente depuis trois jours.

Nommé ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, l'ex-patron des députés LR, lui-même handicapé, fait face à de graves accusations de viols concernant deux femmes en 2010 et en 2011 dans un article publié samedi par Mediapart, ce qu'il nie «avec la plus grande force».

Alors que les appels à sa démission se multiplient, l'exécutif s'est refusé à céder à la pression. «La justice est la seule à devoir ou à pouvoir trancher», a déclaré la nouvelle porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire.

Tolérance zéro

La ligne du président et de la Première ministre reste la «tolérance zéro pour les délinquants sexuels», a-t-elle cependant insisté, en encourageant toutes «les femmes qui ont subi des violences à se présenter à la justice». Deux plaintes ont déjà été classées mais la justice dit analyser un nouveau signalement de l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique.

Le secrétaire national du PS Olivier Faure a invité lundi la Première ministre à se séparer de Damien Abad car «la parole des femmes doit être respectée». «Elisabeth Borne devrait lui dire qu'il n'a pas sa place», a renchéri l'écologiste Sandrine Rousseau, candidate de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes) aux législatives.

La Première ministre a assuré de son côté ne «pas avoir été au courant» de ces affaires lors de la composition de son gouvernement. Des responsables de la République en marche (LREM) alertés par l'Observatoire affirment de leur côté ne pas avoir pris connaissance des emails qui leur avaient été adressés.

«Aller vite»

L'équipe d'Elisabeth Borne fait son entrée sur scène à moins de trois semaines des législatives des 12 et 19 juin. Son sort est donc suspendu à l'issue du scrutin qui définira la nouvelle majorité. La moitié des membres du gouvernement (14 sur 28) sont en lice et devront quitter le gouvernement s'ils sont battus.

Le premier projet de loi du gouvernement Borne, qui porte sur la défense du pouvoir d'achat, «priorité du quotidien» des Français et «urgence» gouvernementale, sera présenté avant les législatives des 12 et du 19 juin, a précisé Olivia Grégoire.

«Il faut aller vite, donc nous allons aller vite», a-t-elle dit, en rappelant dans les grandes lignes les mesures prévues pour contenir les prix de l'énergie et des denrées alimentaires ainsi que la revalorisation à venir des prestations sociales.

Ecole, santé et transition écologique sont aussi au sommet des priorités gouvernementales. La délicate réforme des retraites n'a en revanche pas été abordée lors de ce premier conseil des ministres.