Espagne Madrid devrait prendre le contrôle de la Catalogne

ATS

2.11.2017 - 12:38

Le gouvernement espagnol devrait obtenir vendredi le feu vert du Sénat pour prendre le contrôle de la Catalogne. Une mesure sans précédent en 40 ans de démocratie à laquelle les séparatistes pourraient répliquer par une déclaration d'indépendance.

La rupture semble consommée entre la Catalogne et l'Espagne, dont les rapports n'ont cessé de se tendre depuis le début des années 2010. Et même si elle n'a fait aucun mort, cette crise politique a franchi un nouveau palier et inquiète le reste de l'Europe qui la suit de près.

Face aux menaces de sécession proférées par les indépendantistes, les mesures envisagées par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy sont désormais drastiques: destitution de l'exécutif indépendantiste de la région, mise sous tutelle de sa police, de son Parlement et de ses médias publics pendant une période pouvant durer six mois, avant des élections régionales en 2018.

Pour défendre ces mesures, M. Rajoy participe à la séance cruciale de débats au Sénat, qui a débuté vers 10h00 vendredi. Son parti disposant d'une confortable majorité des sénateurs, ceux-ci devraient donc accorder au gouvernement l'autorisation de faire usage d'un article de la Constitution très délicat et encore jamais utilisé, le 155.

Résolution pour l'indépendance

Les partis séparatistes catalans ont pour leur part présenté au parlement régional une résolution dans laquelle ils déclarent l'indépendance, a annoncé un porte-parole de la coalition indépendantiste au pouvoir en Catalogne.

"Nous déclarons la Catalogne comme Etat indépendant sous forme de République", peut-on lire dans le préambule de cette résolution présentée par les indépendantistes, qui ont la majorité absolue au parlement régional, a précisé ce porte-parole. La résolution va en principe être soumise au vote lors d'une séance au parlement catalan vendredi.

Manifestations prévues

Les mesures voulues par le gouvernement espagnol risquent d'entraîner une forte résistance en Catalogne, une région très attachée à cette autonomie récupérée après la fin de la dictature franquiste (1939-1975).

Le président catalan, l'indépendantiste Carles Puigdemont, déjà lancé que ces mesures cachaient en fait "l'intention vengeresse" de l'Etat contre la région insoumise. Jeudi, il a renoncé in extremis à convoquer des élections anticipées dans sa région.

Il a ainsi douché les espoirs de ceux qui espéraient que cela ouvrirait un espace pour le dialogue et l'apaisement. Dans le cadre d'une médiation entre Barcelone et Madrid, il était en effet envisagé que M. Rajoy accepte de ne pas appliquer l'article 155, si M. Puigdemont convoquait ces élections.

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ATS