Venezuela Maduro investi pour un deuxième mandat

ATS

10.1.2019 - 19:50

Je jure, au nom du peuple vénézuélien (...) je jure sur ma vie", a déclaré M. Maduro lors d'une cérémonie où l'Union européenne et de nombreux pays d'Amérique latine n'étaient pas représentés (archives).
Je jure, au nom du peuple vénézuélien (...) je jure sur ma vie", a déclaré M. Maduro lors d'une cérémonie où l'Union européenne et de nombreux pays d'Amérique latine n'étaient pas représentés (archives).
Source: KEYSTONE/EPA EFE/MIGUEL GUTIERREZ

Le président Nicolas Maduro a été investi jeudi à la tête du Venezuela pour un deuxième mandat. Celui-ci est considéré comme illégitime par les Etats-Unis et une grande partie de la communauté internationale qui ont menacé d'accroître la pression sur le régime.

Le président vénézuélien a reçu l'écharpe présidentielle des mains du président du Tribunal suprême de justice (TSJ) lors d'une cérémonie à Caracas, en présence de plusieurs dirigeants de gauche d'Amérique latine et de nombreux responsables militaires.

"Je jure, au nom du peuple vénézuélien (...) je jure sur ma vie", a déclaré M. Maduro, 56 ans, promettant de respecter la Constitution et d'amener son pays à "la prospérité économique et sociale", avant de se tourner tout sourire vers l'assistance en faisant le V de la victoire.

Nicolas Maduro a été réélu pour un deuxième mandat de six ans le 20 mai lors d'un scrutin boycotté par l'opposition, qui en conteste les résultats tout comme les Etats-Unis, l'Union européenne (UE) et de nombreux pays d'Amérique latine.

Peu avant l'investiture, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche a indiqué que Washington ne reconnaîtraient pas "l'investiture illégitime de la dictature Maduro". "Nous continuerons d'augmenter la pression sur ce régime corrompu, de soutenir l'Assemblée nationale démocratique et d'appeler à la liberté et la démocratie au Venezuela", a tweeté John Bolton.

L'Union européenne (UE) a dénoncé un mandat issu d'"élections non démocratiques" et a menacé de prendre des "mesures appropriées" en cas de nouvelles atteintes aux droits de Homme et à l'Etat de droit, tandis que l'Organisation des États américains (OEA), qui tenait une session extraordinaire à Washington, a déclaré "illégitime" le gouvernement du pays sud-américain.

"Vieux colonialisme"

Ces annonces font suite à la déclaration la semaine dernière des pays du Groupe de Lima - qui rassemble depuis 2017 des pays d'Amérique latine et le Canada - qui, à l'exception du Mexique, ont appelé Nicolas Maduro à renoncer à son mandat. Dès jeudi, le Paraguay, membre du Groupe, a annoncé rompre ses relations diplomatiques avec Caracas.

M. Maduro a réagi dans son discours d'investiture. "Respectez le Venezuela ou l'histoire vous fera payer cette dette le plus tôt possible", a-t-il dit déclaré, accusant les Européens de ranimer leur "vieux colonialisme". Aucun représentant européen n'assistait à la cérémonie.

Selon la Constitution, le chef de l'Etat aurait dû prêter serment devant le Parlement, mais celui-ci est la seule institution contrôlée par l'opposition. L'investiture a finalement eu lieu devant le TSJ, fidèle au régime, en présence des présidents de la Bolivie, de Cuba, du Salvador, du Nicaragua et des représentants de pays alliés comme la Chine, la Russie et la Turquie.

Nicolas Maduro est arrivé au TSJ accueilli par un choeur de chants patriotiques, et salué par des dizaines de partisans agitant des bannières jaune, bleu et rouge, les couleurs du Venezuela.

"Agonie"

Héritier politique de l'ex-président Hugo Chávez (1999-2013), l'ancien chauffeur de bus et syndicaliste gouverne d'une main de fer, appuyé par une Assemblée constituante composée de fidèles du régime et soutenue par les militaires, auxquels il a donné un énorme pouvoir économique.

Dès le début de la matinée, des militaires ont été déployés aux alentours du TSJ. Une manifestation pro-Maduro est prévue dans la journée. Dans certaines localités, des petits groupes brandissaient des pancartes rejetant "Maduro l'usurpateur".

La désespérance et la résignation sont palpables dans le pays, alors que de nombreux Vénézuéliens sont asphyxiés par la plus grave crise économique de l'histoire moderne du pays, pourtant doté des plus grandes réserves de pétrole au monde.

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