Canada Manifestation après la mort d'une autochtone

ATS

4.10.2020 - 04:45

La famille de Joyce Echaquan, ici son mari Caro Dube, a fait état vendredi de son intention de poursuivre en justice l'hôpital et les membres du personnel impliqués dans l'incident (archives).
La famille de Joyce Echaquan, ici son mari Caro Dube, a fait état vendredi de son intention de poursuivre en justice l'hôpital et les membres du personnel impliqués dans l'incident (archives).
Source: KEYSTONE/AP/Paul Chiasson

Des milliers des manifestants ont défilé samedi à Montréal pour dénoncer un racisme qu'ils jugent systémique au Québec et demander «Justice pour Joyce» Echaquan. La mort de cette jeune femme dans des circonstances troublantes a choqué le Canada.

Aux cris de «Justice pour les autochtones !«, «Justice pour Joyce !» ou «le racisme est un virus !«, plusieurs milliers de personnes, quasiment toutes masquées pour cause de pandémie, ont manifesté pacifiquement dans le centre-ville au rythme des tambours et des chants traditionnels, selon un journaliste de l'AFP sur place.

«Il faut que ça change», a déclaré la présidente de l'association Femmes autochtones du Québec Viviane Michel. «Cette mobilisation commence à se faire non seulement au Québec mais partout au pays et à l'international».

Joyce Echaquan était une femme de 37 ans, mère de sept enfants et membre de la nation Atikamekw, morte en début de semaine à l'hôpital de Joliette à Montréal dans des circonstances controversées.

Dans une vidéo de plusieurs minutes qu'elle a filmée avec son portable sur son lit d'hôpital et diffusée sur Facebook, on l'entend appeler à l'aide, hurlant de douleur tandis qu'elle essuie insultes et commentaires racistes ou dégradants de la part de deux employées de l'hôpital. La jeune femme, hospitalisée pour des douleurs au ventre, s'est éteinte peu après l'enregistrement de la vidéo.

Enquêtes ouvertes

«On est là par solidarité avec les autochtones», témoigne pour l'AFP Lyne, une Montréalaise qui souhaite rester anonyme. «La situation qui a permis ce qui est arrivé, on en est tous un peu responsables. Il faut demander du changement, ce n'est pas juste à eux de demander, il faut se joindre à eux».

Peu avant que l'imposant cortège ne s'ébranle, les intervenants ont multiplié les appels au gouvernement centriste du Premier ministre québécois François Legault à faire la lumière sur ce drame et à reconnaître l'existence d'un racisme systémique dans la province francophone.

Samedi après-midi, la ministre québécoise de la Justice Geneviève Guilbault a déclaré qu'une enquête publique allait être menée sur ce drame.

La veille, la famille de Joyce Echaquan avait fait état de son intention de poursuivre en justice l'hôpital et les membres du personnel impliqués dans l'incident. Leur avocat a par ailleurs demandé l'ouverture d'une enquête de police. Deux autres enquêtes ont déjà été annoncées, notamment pour déterminer les causes de la mort et d'éventuelles négligences.

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