Elections au Bangladesh Manifestation contre la Première ministre: un soldat tué

ATS

28.10.2023 - 15:16

Plus de 100'000 sympathisants de l'opposition bangladaise se sont rassemblés samedi à Dacca, selon la police, pour réclamer la démission de la Première ministre Sheikh Hasina. De violents heurts ont éclaté avec les forces de l'ordre, provoquant la mort d'un policier.

Des militants du Parti nationaliste du Bangladesh crient des slogans lors d'une manifestation à Dhaka, au Bangladesh, le samedi 28 octobre 2023. Les partisans du principal parti d'opposition demandent la démission de la Première ministre Sheikh Hasina et le transfert du pouvoir à un gouvernement intérimaire non partisan pour superviser les élections générales de l'année prochaine.
Des militants du Parti nationaliste du Bangladesh crient des slogans lors d'une manifestation à Dhaka, au Bangladesh, le samedi 28 octobre 2023. Les partisans du principal parti d'opposition demandent la démission de la Première ministre Sheikh Hasina et le transfert du pouvoir à un gouvernement intérimaire non partisan pour superviser les élections générales de l'année prochaine.
KEYSTONE

La police a fait usage de gaz lacrymognènes et tiré des balles en caoutchouc pour disperser ces rassemblements interdits organisés par le principal parti d'opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), et le plus grand parti islamiste du pays, le Jamaat-e-Islami, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les manifestants ont répliqué par des jets de pierres et de briques dans plusieurs rues de la capitale. Un policier a été tué, «frappé à la tête par des militants d'opposition» et plus d'une centaine d'autres ont été blessés, a affirmé un porte-parole de la police métropolitaine de Dacca.

Dizaines de blessés

Au moins 20 personnes ont, elles, été blessées par des balles en caoutchouc et conduites au Dhaka Medical College Hospital, le principal hôpital du pays, a dit à l'AFP l'inspecteur de police Bacchu Mia. Le BNP a appelé à une grève nationale dimanche pour protester contre les violences des forces de l'ordre.

Cette journée marque une nouvelle étape dans les protestations avant des élections générales prévues d'ici à fin janvier. Sheikh Hasina, fille du premier président du pays, est au pouvoir depuis quinze ans et a vu son pays connaître une croissance économique rapide qui lui a permis de dépasser l'Inde voisine en termes de PIB par habitant. Mais son gouvernement est accusé de corruption et de violations des droits de l'homme.

Depuis des mois, l'opposition organise des manifestations pour faire valoir ses revendications, bien que la dirigeante du BNP Khaleda Zia, malade, soit assignée à résidence après avoir été condamnée pour corruption.

«Dernier appel»

Samedi, au moins 100'000 personnes avaient rejoint le rassemblement du BNP et jusqu'à 25'000 celui du Jamaat. Au moins 10'000 policiers avaient été déployés selon les autorités. Mais ils se sont heurtés à des centaines de manifestants dans le quartier de Kakrail, devant la plus grande église catholique de la ville.

Le porte-parole du BNP, Zahir Uddin Swapan a déclaré à l'AFP que «la police et des cadres armés du parti au pouvoir (avaient) attaqué notre rassemblement pacifique» et affirmé que plus d'un million de personnes avaient pris part à la manifestation.

Cette mobilisation constitue un «dernier appel» à la démission volontaire de Mme Hasina, a ajouté le porte-parole. Le parti a, sinon, menacé d'appeler à des grèves et des blocages.

Plusieurs gouvernements occidentaux ainsi que des groupes de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude quant au climat politique régnant dans ce pays de quelque 170 millions d'habitants dominé par le de Ligue Awami de Sheikh Hasina.