Pour la démocratie Des manifestants soutiennent les opposants à Hong Kong

ATS

1.3.2021 - 11:15

Des centaines de militants pro-démocratie se sont rassemblés lundi aux abords d'un tribunal de Hong Kong. Ils sont venus soutenir 47 figures du camp pro-démocratie inculpées pour «subversion».

L'audience de lundi, au cours de laquelle ces inculpations devaient être confirmées a été l'occasion d'un rassemblement de protestation. Une manifestation de cette ampleur n'avait plus été vue depuis plusieurs mois dans la ville.

Les interdictions de rassemblement quasi permanentes ordonnées pour lutter contre le coronavirus avaient permis aux autorités d'empêcher presque toutes les vélléités de manifestation.

Des centaines de personnes s'étaient présentées très tôt lundi matin au tribunal de Kowloon dans l'espoir de pénétrer dans la salle d'audience.

La tension est montée d'un cran quand la police a brandi des pancartes avertissant que ce rassemblement était illégal. Mais la foule ne s'est pas dispersée.
La tension est montée d'un cran quand la police a brandi des pancartes avertissant que ce rassemblement était illégal. Mais la foule ne s'est pas dispersée.
KEYSTONE

«Libérez Hong Kong»

«Libérez les prisonniers politiques», «Debout pour Hong Kong», scandaient des protestataires. «Libérez Hong Kong, la révolution de notre temps», disaient d'autres en reprenant le leitmotiv de la mobilisation de 2019, un slogan qui est désormais illégal en vertu de la loi sur la sécurité nationale.

La tension est montée d'un cran quand la police a brandi des pancartes avertissant que ce rassemblement était illégal. Mais la foule ne s'est pas dispersée.

Les personnes inculpées dimanche représentent un spectre très large de l'opposition locale. Parmi elle, d'anciens députés comme Claudia Mo, des universitaires comme Benny Tai, des avocats, des travailleurs sociaux et nombre de militants plus jeunes comme Joshua Wong, déjà détenu dans une autre affaire.

Opposition illégale

Les accusés étaient si nombreux que trois salles d'audience avaient été réservées. Après une brève comparution, l'audience a été déplacée à la fin de l'après-midi.

Ils sont poursuivis en lien avec les primaires de l'opposition, auxquelles 600'000 personnes ont participé en juillet, dans l'optique de capitaliser sur l'immense popularité de la mobilisation de 2019 aux législatives de septembre – finalement reportées d'un an au prétexte du coronavirus.

Ces primaires avaient déclenché les foudres de la Chine qui les a présentées comme une «grave provocation», une tentative de paralyser le gouvernement de la ville, et a prévenu que la campagne pouvait relever de la «subversion» en vertu de la loi sur la sécurité nationale.

La plupart de ces candidats avaient par la suite été disqualifiés par les autorités.

Mais les détracteurs de Pékin estiment que sa position de rejet des primaires signifie au final que toute forme d'opposition est désormais illégale à Hong Kong.

«Toutes les voix importantes du mouvement pro-démocratie à Hong Kong sont désormais soit emprisonnées, soit en exil, soit inculpées pour subversion», a dénoncé dans un tweet la militante Sophie Mak.

Les 47 personnes avaient été arrêtés début janvier lors d'un vaste coup de filet et inculpés dimanche pour «complot en vue de commettre un acte de subversion».

La subversion est avec la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères, un des quatre crimes visés par la loi sur la sécurité nationale que Pékin a imposée fin juin, et qui prévoit des peines de prison à vie.

Reprise en main musclée

Pékin a engagé en 2020 une reprise en main musclée de sa région semi-autonome, dans la foulée de l'immense mobilisation pour la démocratie qui a ébranlé l'ex-colonie britannique pendant des mois en 2019.

L'un des principaux outils de cette répression est une loi draconienne sur la sécurité nationale, en vertu de laquelle les 47 militants ont été inculpés dimanche pour «subversion».

Cette décision a été fortement condamnée par les capitales occidentales, à commencer par Washington et Londres, qui accusent Pékin de renier sa promesse de préserver les libertés hongkongaises faite au moment de la rétrocession en 1997.

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ATS