Présidentielle américaine Manifestations de femmes contre Trump

ATS

17.10.2020 - 21:04

Au total, quelque 430 cortèges étaient prévus à travers les Etats-Unis.
Au total, quelque 430 cortèges étaient prévus à travers les Etats-Unis.
Source: Keystone/AP/Jose Luis Magana

Des milliers d'opposantes à Donald Trump étaient attendues samedi aux Etats-Unis pour manifester contre la nomination à la Cour suprême d'une juge conservatrice et contre la réélection du milliardaire.

La magistrate Amy Coney Barrett, une fervente catholique, a été désignée pour remplacer l'icône progressiste Ruth Bader Ginsburg, décédée le 18 septembre. Le président américain mise sur la majorité républicaine au Sénat pour valider son choix avant l'élection du 3 novembre.

Plus de 100'000 personnes sont attendues, selon les organisateurs, dans les quelque 430 cortèges disséminés à travers les Etats-Unis, dans le cadre d'un mouvement de protestation national baptisé «Marche des femmes 2020». Le mouvement est inspiré par celles ayant eu lieu en 2017 à Washington et qui avaient réuni des millions de protestataires.

«La servante écarlate»

Dans la capitale, si la foule était plus réduite qu'en 2017 en raison de la pandémie, plusieurs milliers de personnes avaient rejoint en début d'après-midi le cortège qui devait passer devant la Cour suprême et le Congrès.

Un groupe de manifestantes portait la tunique rouge et le bonnet blanc du roman «La Servante écarlate», qui décrit une Amérique transformée en dictature patriarcale où certaines femmes deviennent des esclaves sexuelles. D'autres portaient la célèbre collerette blanche et la tunique noire de Ruth Bader Ginsburg, championne de la cause des femmes, un marteau de juge à la main.

A New York, environ 300 manifestantes se sont rassemblées sur la place Washington Square, coiffées d'un bonnet rose ou portant des affiches de soutien au candidat démocrate Joe Biden, ou en mémoire de «RBG». Une pancarte la montrait avec des gants de boxe et le slogan «Battez-vous comme RBG».

«C'est vraiment important d'être ici et d'encourager les gens à voter contre Donald Trump et sa politique misogyne», a affirmé à l'AFP Yvonne Shackleton. Elle a dénoncé une nomination à la hâte de la juge Barrett et un «geste politique irréfléchi» à deux semaines du scrutin et alors que Joe Biden est en tête des sondages.

Droits fondamentaux

Pia Otero, 49 ans, a assuré que «les femmes devaient se battre». «Nos droits fondamentaux sont menacés par ce président et ce gouvernement. Notre droit à l'avortement est attaqué», a-t-elle expliqué, dénonçant un «abus de pouvoir» du président.

Auditionnée cette semaine par une commission du Sénat, Amy Coney Barrett a juré tenir sa foi à l'écart de son travail de juge. Mais elle a refusé de s'expliquer sur une série de sujets brûlants, comme le droit à l'avortement auquel elle est personnellement opposée. Elle a au contraire laissé entendre que l'arrêt de la haute Cour ayant reconnu ce droit en 1973 n'était pas gravé dans le marbre.

Elle doit être confirmée par un vote de la Chambre haute à partir du 22 octobre. Le temple du droit compterait alors six juges conservateurs sur neuf, une solide majorité.

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