Opération d'intimidation Manoeuvres autour de Taïwan: la Chine sort son arsenal militaire

ATS

10.4.2023 - 06:53

La Chine, qui a lancé samedi trois jours de manoeuvres militaires autour de Taïwan, y déploie un large éventail de matériel militaire, avec l'objectif d'intimider ce territoire qu'elle revendique. Ce lundi, des exercices à tirs réels seront menés dans le détroit de Taïwan.

10.4.2023 - 06:53

L'opération, qui doit se conclure lundi avec des exercices à tirs réels, a été lancée en réaction à la rencontre entre la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen et un haut responsable américain.

Durant le weekend, des avions de chasse et des navires de guerre avaient simulé des bombardements ciblés contre l'île, dans le cadre de cette opération baptisée «Joint Sword» et dénoncée par Taïwan. Les Etats-Unis ont eux appelé Pékin à la «retenue».

L'objectif? Simuler un «encerclement total» du territoire de 23 millions d'habitants revendiqué par Pékin. La Chine a ainsi envoyé des avions, navires et troupes dans «les espaces maritime et aérien» tout autour de l'île, a indiqué l'armée.

Voici le détail de l'arsenal militaire utilisé:

Aéronefs

Pékin a déployé des dizaines d'avions dans l'espace aérien autour de Taïwan, dont des avions de chasse J-16 et J-10C.

Les jets J-16, des modèles de pointe conçus par la Shenyang Aircraft Corporation, sont capables de transporter des missiles de combat à courte portée ainsi que des missiles air-air à longue portée, selon le quotidien d'Etat Global Times.

Ils ont déjà été utilisés par le passé lors d'incursions chinoises dans la zone d'identification de défense aérienne (ADIZ) de Taïwan. Les jets J-16 sont les avions de chasse privilégiés par Pékin pour tester la défense anti-aérienne de l'île, avancent les experts.

L'opération déclenchée ce weekend inclut aussi des avions d'alerte précoce et de surveillance KJ-500, qui disposent d'une couverture radar à 360 degrés, selon la société Janes, spécialisée dans le renseignement.

Les médias d'Etat ont également signalé le déploiement d'avions Y-8, permettant la détection de sous-marins, un modèle déjà utilisé en patrouille dans la mer de Chine orientale.

Missiles

L'armée de terre chinoise a aussi été mobilisée pour cette opération baptisée «Joint Sword», avec des missiles YJ-12B ciblant les navires dans des tirs simulés contre Taïwan.

Il y a peu d'informations disponibles sur ce modèle, une version terrestre du missile supersonique YJ-12, qui a une portée de 460 kilomètres et peut transporter à la fois des ogives nucléaires et conventionnelles, selon Missile Defense Advocacy Alliance, basée aux États-Unis.

Les missiles balistiques DF-11 et DF-15, conventionnels et de courte portée, ont aussi été mobilisés dans ces exercices.

Les deux modèles sont utilisés depuis des décennies, le DF-15, plus récent, étant capable de «frapper Taïwan, la péninsule coréenne et le nord de l'Inde depuis la Chine continentale», selon le Centre d'études stratégiques et internationales à Washington.

Les forces armées chinoises ont «simulé des tirs de précision conjoints» sur Taïwan au cours du weekend, selon la télévision d'Etat CCTV.

Navires de guerre

La Chine a déployé destroyers et frégates en direction de Taïwan, le ministère taïwanais de la Défense disant dimanche avoir détecté onze navires chinois autour de l'île.

L'arsenal comprend des destroyers 052C et des frégates 054A.

Le modèle 054A est destiné au combat antiaérien et est équipé de missiles surface-air à moyenne portée HQ-16, capables de frapper des cibles aériennes à 50 kilomètres de distance, selon Naval Technology, une revue spécialisée dans la défense.

Quelques heures avant la rencontre entre Mme Tsai et le chef de la Chambre des représentants américaine Kevin McCarthy à Los Angeles mercredi dernier, la Chine a déployé son porte-avions Shandong dans les eaux du sud-est de Taïwan, en direction du Pacifique occidental.

Le Shandong est l'un des deux porte-avions de la Chine, le seul à avoir été entièrement construit dans le pays. Il a été mis en service en décembre 2019.

Même s'il ne fait pas officiellement partie de l'opération autour de Taïwan, les médias d'Etat chinois ont souligné que sa sortie la semaine dernière montrait qu'il «est pleinement prêt pour des opérations en haute mer et à préserver la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale de la Chine».

ATS