Migrants Migrants: appel du pape à la "solidarité"

ATS

6.1.2019 - 12:50

Un navire de l'ONG allemande Sea-Eye est bloqué au large des côtes maltaises avec à son bord 17 migrants (archives).
Un navire de l'ONG allemande Sea-Eye est bloqué au large des côtes maltaises avec à son bord 17 migrants (archives).
Source: KEYSTONE/EPA SEA-EYE/CHRISTIAN MARQUARDT/SEAEYE / HANDOUT

Le pape François a appelé dimanche les dirigeants européens à faire preuve de "solidarité concrète" à l'égard des 49 migrants toujours bloqués à bord de deux navires d'ONG au large de Malte. Certains attendent une solution depuis plus de deux semaines.

"Depuis plusieurs jours, 49 personnes sauvées en Méditerrranée sont à bord de deux navire d'ONG, dans l'attente d'un port sûr où débarquer. J'adresse un appel pressant aux dirigeants européens afin qu'ils fassent preuve de solidarité concrète à l'égard de ces personnes", a déclaré le pape devant des milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre à l'occasion de la prière de l'angelus.

Les migrants bloqués à bord de navires des ONG allemandes Sea-Watch et Sea-Eye, tout près des côtes maltaises, ont entamé ce week-end leur deuxième semaine en Méditerranée pour certains, troisième semaine pour d'autres, sans qu'aucune solution ne soit encore en vue.

Fermeté de Salvini

L'Italie et Malte ont confirmé dimanche qu'elles n'avaient aucune intention d'autorises ces deux navires à accoster. "En Italie, plus personne n'arrive. C'est la ligne et elle ne changera pas", a ainsi affirmé le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini et patron de la Ligue (extrême droite), dans un entretien dimanche avec le quotidien Il Messaggero. "Les ports italiens sont et resteront fermés", a-t-il réitéré sur Twitter.

Le Premier ministre maltais Joseph Muscat a de son côté expliqué ne pas vouloir créer de "précédent" en autorisant ces migrants à débarquer, dans un entretien avec Radio One à Malte, cité par les médias italiens.

Les Pays-Bas et l'Allemagne ont indiqué être prêts à accueillir ces migrants, à condition que cette opération se fasse dans un cadre européen.

"Record de la honte"

Des centaines de migrants ont déjà été confrontés à cette situation depuis que le nouveau gouvernement populiste au pouvoir à Rome a décidé de fermer les ports italiens et que les autorités maltaises adoptent la même attitude.

Chaque opération de sauvetage donne à chaque fois lieu à des tractations entre plusieurs pays de l'UE - essentiellement la France, l'Allemagne, l'Espagne et les pays du Benelux - pour prendre en charge ces migrants, faute d'un mécanisme européen pérenne.

Vendredi, un collectif d'associations humanitaires et de défense des droits de l'Homme a affirmé que l'Europe était en passe de battre "un nouveau record de la honte" en refusant d'accueillir ces migrants.

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