Risques d'épidémiesDes milliers de cadavres se décomposent dans les rues de Khartoum
ATS
8.8.2023 - 15:15
Les combats entre l'armée et les paramilitaires au Soudan depuis près de quatre mois ont laissé derrière eux des milliers de cadavres en décomposition. Cela fait craindre des risques d'épidémies dans ce pays pauvre d'Afrique de l'Est, alerte mardi l'ONG Save the Children.
08.08.2023, 15:15
ATS
«Des milliers de cadavres se décomposent dans les rues de Khartoum alors que les morgues sont saturées et font face à des coupures de courant», souligne Save the Children dans un communiqué mardi.
La guerre opposant l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, a déjà fait plus de 3900 morts, selon l'ONG Acled. Et plus de quatre millions de déplacés et réfugiés, selon un dernier bilan annoncé mardi par l'ONU.
«L'impossibilité d'offrir des funérailles dignes à ceux qui meurent augmente la souffrance des familles à Khartoum», affirme le directeur du département santé de Save the Children, Bashit Kamal Eldin Hamid.
L'impossibilité d'enlever ces cadavres en raison des combats et le manque d'électricité qui ne permet plus au système de réfrigération des morgues de la capitale de fonctionner exposent doublement les habitants à des risques d'épidémies. Sur les 89 principaux hôpitaux de la capitale, 71 sont hors-service et ceux encore opérationnels sont souvent la cible d'attaques ou de pillages.
Le temps presse
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a ainsi répertorié 53 attaques contre des structures de soins ayant causé 11 morts depuis le début de la guerre le 15 avril.
Depuis des mois, les ONG martèlent que le temps presse car les eaux stagnantes de la saison des pluies, qui débute en juin, favorisent les épidémies allant du paludisme au choléra en passant par la dengue. Des cas de choléra et de rougeole ont été détectés dans différentes régions du pays, prévient l'OMS.
Ces dernières semaines, les combats se sont intensifiés à Khartoum où l'armée de l'air pilonne des zones résidentielles, visant les bases installées depuis plusieurs années par les paramilitaires, lesquels répliquent avec des drones.