«Session extraordinaire d'urgence» Minute de silence à l'ONU, appels à l'arrêt des combats

ATS

28.2.2022 - 16:53

Les 193 membres de l'Assemblée générale des Nations unies ont observé lundi debout une minute de silence à l'initiative de leur président, Abdulla Shahid, à la mémoire des victimes de l'invasion russe en Ukraine, à l'ouverture d'une très rare «session extraordinaire d'urgence» de cette instance.

Le président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Abdulla Shahid, s'adresse à la session d'urgence de l'Assemblée générale des Nations Unies, le lundi 28 février 2022.
Le président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Abdulla Shahid, s'adresse à la session d'urgence de l'Assemblée générale des Nations Unies, le lundi 28 février 2022.
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Keystone-SDA

Ex-ministre des Affaires étrangères des Maldives, au rang de chef d'Etat avec sa position à l'ONU, Abdulla Shahid a appelé à «l'arrêt de la violence».

Dans la foulée, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a aussi souligné que «les combats en Ukraine doivent cesser».

«Ils font rage dans tout le pays, depuis les airs, la terre et la mer. Il faut que ça s'arrête maintenant. Trop c'est trop. Les soldats doivent retourner dans leurs casernes», a-t-il lancé.

«Les dirigeants doivent aller vers la paix. Les civils doivent être protégés», a ajouté le chef de l'ONU, en soulignant à propos de la menace d'un recours aux armes nucléaires que «rien ne pouvait justifier» leur utilisation.

«Les armes parlent maintenant, mais la voie du dialogue doit toujours rester ouverte. Il n'est jamais trop tard pour s'engager dans des négociations de bonne foi et régler pacifiquement toutes les questions», a plaidé Antonio Guterres.

Vote mardi ou mercredi

Plus de 100 orateurs sont inscrits pour s'exprimer à la réunion de l'Assemblée générale, la première organisée de ce type depuis 40 ans et qui devrait se prolonger mardi avant la mise au vote – peut-être mercredi – d'une résolution, portée par les Européens, appelant à l'arrêt des hostilités.

Le texte initial, obtenu par l'AFP, «condamne dans les termes les plus forts l'agression de la Russie contre l'Ukraine».

L'Europe, qui est entrée indirectement dimanche dans le conflit en autorisant une fourniture d'armement à l'Ukraine, dont «des avions de chasse MiG bulgares», selon une source diplomatique, devrait faire bloc aux côtés de l'Amérique du Nord, pour dénoncer la Russie lors de la session de l'Assemblée.

Un grand nombre de pays africains et de pays sud-américains devraient aussi se prononcer contre l'invasion russe de l'Ukraine, selon des diplomates qui veulent dépasser les 100 votes «Pour» – obtenus en 2014 après l'annexion de la Crimée.

Les négociations sont compliquées entre deux courants, précise à l'AFP une source diplomatique sous couvert d'anonymat. Certains, soulignant que le texte ne peut faire l'objet d'un veto (inexistant à l'Assemblée générale) veulent qu'il soit très dur. D'autres jugent que l'important est d'obtenir un maximum de voix pour montrer l'isolement de la Russie et seraient ainsi prêts à faire des concessions sur le langage, a-t-elle précisé.