Corée du NordTir d'un missile «capable de frapper tout le territoire américain»
ATS
18.12.2023 - 06:10
La Corée du Nord a lancé lundi un missile balistique de longue portée potentiellement capable de frapper les Etats-Unis, ont annoncé Séoul et Tokyo. Le tir est intervenu quelques heures seulement après un autre lancement tard dans la nuit d'un missile à courte portée.
Keystone-SDA
18.12.2023, 06:10
18.12.2023, 07:07
ATS
Ces deux tirs interviennent quelques jours après des mises en garde de Séoul et Washington avertissant Pyongyang que «toute attaque nucléaire» contre les Etats-Unis ou leurs alliés entraînerait la fin du régime de Kim Jong-un, le dirigeant nord-coréen.
L'armée sud-coréenne a annoncé avoir détecté le lancement d'un missile balistique à longue portée lancé lundi de la région de Pyongyang. L'engin a parcouru 1000 km avant de s'abîmer dans la mer du Japon.
Selon le vice-ministre parlementaire japonais de la défense Shingo Miyake, il s'agit probablement d'un missile de classe ICBM. Ce type de projectile «pourrait avoir la capacité de voler plus de 15'000 km et, dans ce cas, tout le territoire des Etats-Unis serait à sa portée».
Condamnations
Son vol a duré une heure et 13 minutes, atteignant une altitude maximum de plus de 6000 km. Vers 09h37, heure japonaise (01h37 en Suisse), l'engin est tombé en mer en dehors de la zone économique exclusive (ZEE) du Japon, à 250 km au nord-ouest de la petite île d'Okushiri, a précisé M. Miyake.
La Corée du Sud, le Japon et les Etats-Unis ont condamné le tir. «Ces lancements, comme les autres tirs de missiles balistiques effectués par Pyongyang cette année, constituent une violation de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU», a déclaré le porte-parole du Département d'Etat américain dans un communiqué.
La Corée du Sud «condamne fermement» son voisin du Nord, qui «fait peser une grave menace sur la paix et la sécurité de la péninsule coréenne et de la communauté internationale» avec ce lancement, a souligné la présidence sud-coréenne dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion d'urgence du conseil national de sécuritéMême son de cloche du côté du Japon, où le premier ministre Fumio Kishida a estimé que ces tirs représentaient une «menace pour la paix et la stabilité dans la région».
Combustible solide
Pékin a en revanche fait part de son soutien à Pyongyang. «Face aux turbulences au niveau international, la Chine et la [Corée du Nord] se sont toujours fermement soutenues et fait confiance l'une et l'autre», a indiqué le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi lors d'une rencontre lundi à Pékin avec le vice-ministre nord-coréen des affaires étrangères Pak Myong-ho.
La Corée du Nord avait déjà procédé cette année à quatre essais d'ICBM, dont le dernier, un Hwasong-18, remontait à juillet. Ce missile à combustible solide, déjà testé en avril dernier, a la particularité d'être plus facile à transporter et plus rapide à lancer que les versions à combustible liquide.
Le porte-parole de l'état-major interarmées de la Corée du Sud a déclaré qu'il était en train d'analyser si le lancement de lundi était un ICBM à combustible solide.Les Etats-Unis et la Corée du Sud ont participé vendredi à la deuxième session du groupe consultatif nucléaire à Washington, axée sur la dissuasion nucléaire en cas de conflit avec le Nord. C'est à cette occasion que la Maison-Blanche a averti que toute attaque nucléaire de Pyongyang mettrait fin au régime.
Frappe «préventive et mortelle»
Dimanche, un porte-parole du ministère nord-coréen de la défense a dénoncé un projet des alliés d'ajouter l'an prochain un exercice nucléaire à leurs exercices militaires conjoints annuels, en menaçant d'une «contre-attaque préventive et mortelle».
«Il s'agit d'une déclaration ouverte sur la confrontation nucléaire visant à faire de l'utilisation d'armes nucléaires contre la RPDC un fait accompli», a déclaré le ministère dans un communiqué publié par l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA.
Le lancement du missile à courte portée de dimanche a eu lieu alors que Pyongyang marquait l'anniversaire de la mort du père et prédécesseur du dirigeant Kim Jong-un, Kim Jong-il, décédé le 17 décembre 2011.La Corée du Nord s'est déclarée l'année dernière puissance nucléaire «irréversible». Elle a déclaré à plusieurs reprises qu'elle n'abandonnerait jamais son programme nucléaire, que le régime considère comme essentiel à sa survie.