France Moins de tourterelles chassées dans les bois

ATS

31.8.2019 - 11:56

Les chasseurs pourront tuer en France 18'000 tourterelles des bois pendant la saison 2019-2020 (photo prétexte).
Les chasseurs pourront tuer en France 18'000 tourterelles des bois pendant la saison 2019-2020 (photo prétexte).
Source: KEYSTONE/EPA/PETR ERET

Les chasseurs pourront tuer en France 18'000 tourterelles des bois pendant la saison 2019-2020, une espèce classée «vulnérable», selon un arrêté publié samedi. Cela représente cinq fois moins que le nombre habituellement chassé.

«Pour la saison de chasse 2019-2020, il ne pourra être prélevé pour l'ensemble du territoire métropolitain plus de 18'000 tourterelles des bois», selon cet arrêté du ministère de la Transition écologique.

«Avant cet arrêté, aucun quota n'était fixé, ce qui conduisait à un prélèvement estimé à 92'000 oiseaux par an», souligne le ministère dans un communiqué. Ces oiseaux sont classés «vulnérables» en France et en Europe par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Le gouvernement prévoit aussi des mesures de «protection et restauration des habitats» et d'inviter ses voisins, via la Commission européenne, à prendre des mesures similaires car la tourterelle des bois est une espèce migratrice. «En Espagne (...) les chasseurs en prélèvent plus de 800'000 par an», selon le communiqué.

La tourterelle des bois fait partie des trois espèces d'oiseaux pour lesquelles le ministère a mis en place une gestion adaptative. Le nombre d'animaux pouvant être tués est fixé après expertise scientifique de l'état de conservation de chaque espèce.

Pour la tourterelle des bois, un comité scientifique préconisait de ne la plus chasser, alors que la population a chuté de 80% en Europe ces 40 dernières années, ou au pire, de tuer 1,3% des effectifs estimés en France, soit 18'300 oiseaux. Le projet d'arrêté ministériel prévoyait initialement un quota de 30'000.

Pour le courlis cendré, le ministère avait fixé un quota de 6000 animaux pouvant être tués pendant la saison de chasse, quand les scientifiques recommandaient un moratoire. Le Conseil d'État, saisie par la Ligue de protection des oiseaux (LPO), a suspendu l'arrêté ministériel il y a quelques jours, provoquant la colère des chasseurs. Un troisième arrêté a reconduit la suspension de la chasse à la barge à queue noire.

Le président français Emmanuel Macron est très critiqué dans le camp écologiste pour ses mesures favorables aux chasseurs. Lorsqu'il a claqué la porte du gouvernement en août 2018, l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a dénoncé le poids des lobbies, dont celui des chasseurs.

Retour à la page d'accueil