Japon Mort de Sadako Ogata, ancienne cheffe du HCR

ATS

29.10.2019 - 10:05

Fervente défenseuse des droits des réfugiés, Sadako Ogata (G) s'est souvent rendue sur le terrain (archives).
Fervente défenseuse des droits des réfugiés, Sadako Ogata (G) s'est souvent rendue sur le terrain (archives).
Source: KEYSTONE/EPA AFPI/ROB ELLIOTT

Sadako Ogata est morte le 22 octobre à l'âge de 92 ans, a annoncé mardi l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) sur son site. La Japonaise avait notamment été Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR) de 1991 à 2000.

Durant son mandat à la tête du HCR, Mme Ogata avait entre autres supervisé des opérations d'urgence de grande envergure pour les Kurdes dans le nord de l'Irak après la première Guerre du Golfe, puis en ex-Yougoslavie (Bosnie-Herzégovine, Kosovo) et au Rwanda. Du fait de cette intense activité, «le budget et les effectifs du HCR ont plus que doublé pendant son mandat», souligne le Haut commissariat sur son site.

Seule femme à ce jour à avoir dirigé cette institution, Mme Ogata «a mis en lumière les liens entre réfugiés et sécurité internationale», ce qui a «renforcé de ce fait les relations du HCR avec le Conseil de sécurité de l'ONU», toujours selon l'organisme onusien.

Femme de terrain aussi

Se rendant souvent elle-même sur le terrain, elle était connue pour défendre avec passion les droits des réfugiés. «J'ai vu de mes propres yeux le désespoir dans le regard de gens qui avaient tout perdu, dont les êtres chers avaient été tués, dont les maisons et moyens de subsistance avaient été détruits et qui avaient été obligés de fuir au milieu de la nuit, avec seulement leurs vêtements sur eux», avait-elle déclaré dans un discours en 2000.

«Mais j'ai aussi vu le courage et la résilience de tant de gens qui avaient tout perdu, sauf l'espoir. Les réfugiés sont les grands survivants de notre temps et ils méritent notre respect et notre solidarité», avait-elle ajouté.

Respectée au Japon et à l'étranger

Personnalité qui a marqué les esprits à l'étranger, Mme Ogata était aussi très respectée au Japon en tant que rare représentante du pays à avoir eu des responsabilités de premier plan au niveau international.

Née à Tokyo en 1927 dans une prestigieuse famille de politiciens nippons, elle avait grandi aux Etats-Unis et en Chine, où son père était diplomate. Après des études à la fois au Japon et aux Etats-Unis, elle avait d'abord mené une carrière universitaire, avant d'assumer des fonctions aux Nations Unies à partir des années 1970, dont la présidence du Comité exécutif de l'Unicef en 1978-79.

Elle avait aussi dirigé l'Agence japonaise de coopération internationale JICA de 2003 à 2012.

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