Syrie Moscou s'en prend à l'ONU sur Idleb

ATS

9.8.2019 - 14:13

Moscou dit ne pas mener de campagne aérienne à Idleb mais que l'armée syrienne répond aux attaques de groupes terroristes contre ses positions dans cette ville (archives).
Moscou dit ne pas mener de campagne aérienne à Idleb mais que l'armée syrienne répond aux attaques de groupes terroristes contre ses positions dans cette ville (archives).
Source: KEYSTONE/AP Syrian Civil Defense White Helmets

La Russie accuse l'ONU de lui faire suivre des coordonnées incorrectes sur les destructions présumées d'hôpitaux et d'écoles à Idleb en Syrie. Vendredi à Genève, elle a estimé possible le scénario d'une première réunion d'un Comité constitutionnel syrien en septembre.

«Nous entendons des accusations selon lesquelles des raids russes auraient détruit» des sites protégés par le droit international humanitaire (DIH) comme des écoles ou des églises, a dit devant les correspondants accrédités à l'ONU l'ambassadeur russe auprès des Nations Unies à Genève Guennadi Gatilov. «Dans de nombreux cas», les coordonnées données par le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) sur ces incidents et les cibles mentionnées sont «fausses», dit-il.

Soit aucune infrastructure n'est établie sur ces sites, soit les dates ne sont pas bonnes, ajoute-t-il en accusant les Nations Unies de relayer des données d'ONG opposées au régime syrien et qui oeuvrent depuis la Turquie. Tout comme les indications «non vérifiées» selon lui sur des bombardements pendant des dizaines de jours à Idleb.

M. Gatilov dément également «toute campagne aérienne» russe contre les civils à Idleb, où se trouvent trois millions de personnes, aux côtés des forces gouvernementales syriennes. Mais l'armée syrienne doit répondre aux attaques des groupes armés contre ses positions et celles des avions russes, ajoute-t-il.

Centaines de victimes à Idleb

Depuis avril, les violences, qui ont repris lundi après une cessation des hostilités de quelques jours, ont fait plus de 500 victimes civiles et provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes, selon l'ONU. La responsabilité de garantir la séparation des groupes terroristes des opposants modérés incombe à la Turquie, rétorque M. Gatilov.

La Russie est toutefois ouverte à discuter «d'autres modes pour apaiser la situation» mais elle continuera à lutter contre les terroristes qui ont selon, selon son ambassadeur, «doublé» en quelques mois à Idleb. M. Gatilov estime aussi que les zones tampons dont parlent Washington et la Turquie pour le nord-est du pays sont «très sensibles» pour Moscou, sans les rejeter formellement.

Sur le front politique, il souhaite qu'une réunion d'un Comité constitutionnel syrien puisse avoir lieu prochainement. Après l'échec de décembre dernier en raison de divergences sur les listes des 150 représentants de cette enceinte, les consultations menées par l'émissaire de l'ONU Geir Pedersen ont avancé, selon M. Gatilov. Il estime possible une première rencontre de l'instance en septembre prochain à Genève.

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