Coronavirus MSF veut davantage d'équité sur les masques

ATS

22.4.2020 - 14:09

MSF a besoin de matériel de protection pour des dizaines de milliers de ses employés pour poursuivre son dispositif dans de nombreux pays (archives).
MSF a besoin de matériel de protection pour des dizaines de milliers de ses employés pour poursuivre son dispositif dans de nombreux pays (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/JAWED KARGAR

Médecins Sans Frontières (MSF) risque de manquer de matériel de protection individuelle pour mener ses projets dans trois à quatre semaines. L'ONG a dénoncé mercredi à Genève «le manque d'équité» dans la distribution mondiale qui menace des millions de personnes.

«Si nous n'avons pas de matériel de protection individuelle dans nos stocks dans trois à quatre semaines, nous pourrions avoir à prendre des décisions plus difficiles» sur l'arrêt de certains programmes, a dit à la presse le directeur adjoint des opérations de MSF Suisse Kenneth Lavelle. Des millions de bénéficiaires seront affectés. En République démocratique du Congo (RDC), des activités non urgentes et non liées à la pandémie ont dû être suspendues.

Certes, «nous n'avons pas eu beaucoup de cas», même si un employé est décédé il y a quelques jours, explique M. Lavelle. Mais le personnel habite souvent au milieu des camps de réfugiés ou des zones où l'ONG est active. En cas de contamination généralisée, il faut s'attendre à «davantage de cas et de décès», dit M. Lavelle.

Dans les six prochains mois, MSF aura besoin de plus d'un million de masques par semaine pour ses dizaines de milliers d'employés sur le terrain. La situation sera aggravée par les politiques des Etats riches qui demanderont à l'ensemble de leurs citoyens de porter ces protections.

Avec une approche établie sur les marchés, les pays les plus vulnérables n'auront pas de masques. «Ces décisions auront des conséquences directes sur l'approvisionnement des autres régions dans le monde», déplore M. Lavelle qui en appelle à la responsabilité d'acteurs comme l'ONU. Il faut accélérer la production mais, plus encore, mieux répartir la distribution, selon lui.

Pas d'effet sur la Suisse

Des épidémies d'autres maladies pourraient être observées dès les prochains mois dans des pays où le dispositif de santé est fragile. Le nombre de décès devrait s'étendre dans ces Etats.

Les équipes de MSF oeuvrent pour alimenter les volumes, mais l'organisation doit évaluer les prix. Celle-ci en appelle à la solidarité des gouvernements et du secteur privé.

En revanche, l'activité de MSF dans le cadre de la réponse à la pandémie dans les pays riches comme la Suisse n'est pas affectée. L'ONG offre personnel et expertise, alors que le gouvernement lui donne le matériel de protection individuelle.

Mais le dispositif est menacé dans les camps de réfugiés, les zones pauvres et les centres urbains dans des régions du monde. Dans ces sites, la distanciation physique et les mesures d'hygiène «ne sont tout simplement pas possibles», selon l'organisation.

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