Affaire des sous-marinsNaval Group va envoyer la facture à l'Australie
ATS
23.9.2021 - 04:09
Naval Group va remettre «dans quelques semaines» à l'Australie une «proposition détaillée et chiffrée» des «coûts» après la rupture du contrat pour la construction de douze sous-marins. Le montant total du contrat s'élevait à 50 milliards de dollars australiens.
23.09.2021, 04:09
23.09.2021, 08:54
ATS
«L'Australie a résilié le contrat pour 'convenance', ce qui veut dire d'ailleurs que nous ne sommes pas en 'faute'», a indiqué le directeur du groupe industriel français, Pierre Éric Pommelet, au quotidien Le Figaro.
«C'est un cas qui est prévu dans le contrat et qui donnera lieu à un paiement de nos coûts engagés et à venir, liés à la 'démobilisation' physique des infrastructures et informatique ainsi qu'au reclassement des employés [...] Nous ferons valoir tous nos droits», a ajouté le dirigeant.
Naval Group avait été sélectionné en 2016 par Canberra pour fournir douze sous-marins à propulsion conventionnelle, dérivés des sous-marins nucléaires français Barracuda, dont la France commence à se doter. Seules les premières phases du contrat ont été conclues.
Sans préavis
En prenant en compte l'inflation sur la durée du programme et les dépassements de coûts, le montant de la transaction passe de 50 milliards de dollars australiens (33,5 milliards de francs) à 90 milliards. Qualifié de «contrat du siècle» en France, il s'agissait du plus important contrat pour du matériel de défense jamais passé tant par un industriel français que par l'Australie.
Mais le 15 septembre, l'Australie a annoncé qu'elle rompait ce contrat pour finalement se doter de sous-marins à propulsion nucléaire dans le cadre d'un nouveau partenariat dans la région indo-pacifique, avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
«Cette décision nous a été annoncée sans aucun préavis, avec une brutalité inouïe», a affirmé M. Pommelet. Selon lui, «en aucun cas, Naval Group n'a été sollicité pour proposer des SNA [sous-marins nucléaires d'attaque, ndlr] de classe Barracuda, la toute dernière génération de ce type, à l'Australie. Un tel sujet ne peut être traité qu'au plus haut niveau de l'Etat.»