Pas de souverainetéNetanyahu réaffirme son refus d'un contrôle palestinien sur Gaza
ATS
20.1.2024 - 19:02
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé samedi son opposition à une «souveraineté palestinienne» à Gaza. Il a estimé qu'Israël doit conserver «le contrôle de la sécurité» du territoire où les combats acharnés se poursuivent.
Keystone-SDA
20.01.2024, 19:02
ATS
Israël doit «s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace» et cette exigence «contredit la demande de souveraineté palestinienne», a expliqué M. Netanyahu lors d'un entretien téléphonique vendredi avec le président américain Joe Biden, selon un communiqué diffusé samedi par son bureau.
Jeudi, M. Netanyahu avait déjà affirmé qu'Israël devait contrôler la sécurité de «l'ensemble du territoire situé à l'ouest du Jourdain», englobant la Cisjordanie occupée et Gaza.
Le conflit, déclenché par l'attaque du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, met à l'épreuve les relations de l'Etat hébreu avec son principal allié et soutien américain, en particulier sur la question, centrale pour l'après-guerre, d'une solution à «deux Etats».
«Illusion»
Joe Biden «croit toujours à la perspective et à la possibilité» d'un Etat palestinien, mais «reconnaît qu'il faudra beaucoup de travail pour en arriver là», avait indiqué la Maison Blanche après l'échange téléphonique. «L'illusion que Biden prêche en faveur d'un Etat de Palestine (....) ne dupe pas notre peuple», a réagi samedi le Hamas.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a affirmé que «le droit du peuple palestinien à construire son propre Etat doit être reconnu par tous» et que tout «déni» était «inacceptable». «Cela prolongerait indéfiniment un conflit qui est devenu une menace majeure pour la paix et la sécurité mondiales; qui exacerbe la polarisation et enhardit les extrémistes du monde entier», a-t-il dit du sommet du Mouvement des non-alignés en Ouganda.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a pour sa part soutenu que la solution à «deux Etats doit être imposée de l'extérieur». Il est allé jusqu'à accuser Israël d'avoir «créé» et «financé» le Hamas pour «empêcher» la fondation d'un Etat palestinien et «affaiblir» l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.
Tracts des otages
Sur le terrain, un correspondant de l'AFP a rapporté samedi d'intenses tirs d'artillerie et frappes aériennes, en particulier dans le secteur de Khan Younès, dans le sud, désormais épicentre des opérations militaires.
Les forces israéliennes ont indiqué avoir détruit des «infrastructures terroristes» sur le territoire et frappé des lanceurs de roquettes à Khan Younès. Le Hamas a fait aussi part de combats acharnés dans le nord du territoire assiégé et dévasté.
Samedi, l'armée israélienne a largué des tracts montrant des photos des otages et appelant les habitants à partager toute information à leur sujet sur la ville de Rafah, frontalière avec l'Egypte où s'entassent des dizaines de milliers de déplacés.
Selon Israël, 132 otages se trouvent toujours dans le territoire. Au moins 27 auraient été tués, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres israéliens.
En Cisjordanie occupée, théâtre d'une escalade des violences en marge de la guerre à Gaza, des Palestiniens se sont rassemblés samedi pour les obsèques d'un adolescent tué la veille par des tirs israéliens près de Ramallah. Le jeune homme de 17 ans, qui disposait selon son père d'un passeport américain, était «soupçonné de lancer des pierres», selon l'armée israélienne.
Raid sur Damas
Entré dans son quatrième mois, le conflit exacerbe les tensions entre Israël et l'«axe de la résistance», rassemblant autour de l'Iran des groupes anti-israéliens comme le Hamas, le Hezbollah libanais, les Houthis yéménites et des groupes irakiens, faisant craindre une embrasement régional.
Au moins cinq militaires iraniens ont été tués samedi dans une frappe israélienne sur un bâtiment à Damas, ont annoncé les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de Téhéran. Selon les médias iraniens, l'attaque a notamment visé le chef en Syrie du renseignement des Gardiens et son adjoint. Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne s'est refusée à tout commentaire.
A la frontière israélo-libanaise, l'armée israélienne a bombardé des sites du Hezbollah dans le sud Liban, après des attaques du mouvement libanais contre le territoire israélien.
En Irak, plusieurs dizaines de missiles ont été tirés samedi dans l'ouest contre une base abritant des soldats américains et d'autres troupes de la coalition internationale antidjihadistes, ont indiqué à l'AFP des responsables de police irakien et militaire américain.
Le Pentagone a en outre annoncé samedi avoir «détruit» un missile antinavire des Houthis, dans de nouvelles frappes qualifiées d'«autodéfense» contre ces rebelles yéménites qui mènent des attaques répétées contre des navires marchands en mer Rouge et dans le golfe d'Aden.