Racisme New York réforme sa police

ATS

16.6.2020 - 01:28

La NYPD, forte d'environ 36'000 policiers, a été accusée de multiples bavures dans la répression des protestations contre le racisme après la mort de George Floyd (archives).
La NYPD, forte d'environ 36'000 policiers, a été accusée de multiples bavures dans la répression des protestations contre le racisme après la mort de George Floyd (archives).
Source: KEYSTONE/AP/John Minchillo

La police new-yorkaise va démanteler une brigade de policiers anticriminalité en civil, a annoncé son chef, alors que les appels à une réforme des pratiques policières se répandent aux États-Unis. Cette section était consacrée à la traque des crimes violents.

Elle avait été impliquée dans certaines des fusillades les plus connues de la ville, selon le New York Times. «Ne vous y méprenez pas! Il s'agit d'un changement radical de la culture de la police de New York», a assuré lundi son chef, Dermot Shea.

Ses 600 agents vont être redéployés à d'autres postes, notamment à la surveillance, la police de proximité ou à des missions d'enquête. «Je pense qu'il est temps d'avancer et changer la façon dont nous faisons la police dans cette ville. Nous pouvons le faire avec nos têtes, de façon rusée. Nous pouvons nous éloigner de la force brute», a insisté M. Shea à la presse.

Des faits «troublants»

La NYPD, forte d'environ 36'000 policiers, a été accusée de multiples bavures dans la répression des protestations contre le racisme après la mort de George Floyd, le Noir tué par un policier blanc à Minneapolis.

Certains agents ont été filmés en train de pousser des manifestants à terre ou encore d'utiliser du gaz au poivre après avoir ôté le masque de l'un d'entre eux, des faits qualifiés de «troublants» par le chef de la police new-yorkaise.

La mort de George Floyd, un homme noir, sous le genou d'un policier blanc, a ravivé les plaies raciales des Etats-Unis et lancé un mouvement plus large d'appels à une réforme de la police.

De nombreuses villes américaines ont déjà amendé leurs pratiques, notamment pour interdire le recours à des clefs d'étranglement ou renforcer les procédures disciplinaires. Un projet de loi est aussi à l'étude au niveau fédéral.

Réformes à Atlanta

A Atlanta, la maire a ainsi annoncé lundi des réformes immédiates de la police de sa ville, où un homme noir a été abattu par un policier blanc, ravivant la douleur d'un pays à vif depuis le meurtre de George Floyd. «Je suis furieuse. Je suis triste et je suis frustrée» a lancé Keisha Lance Bottoms, en dénonçant lors d'une conférence de presse «le meurtre» de Rayshard Brooks.

Le Noir de 27 ans a été tué vendredi soir alors qu'il cherchait à éviter à une interpellation pour ébriété sur la voie publique. «Cela n'aurait pas dû finir ainsi», a estimé Mme Bottoms, très émue. «Nos agents de police doivent être des gardiens et pas des guerriers», a-t-elle poursuivi.

Les changements annoncés portent sur les techniques de désescalade, la formation des agents à l'usage de la force et leur obligation de faire un rapport s'ils assistent à des abus de la part de leurs collègues. C'est «un premier pas» avant d'autres mesures, mais «il n'y a pas une minute à perdre», a estimé l'édile.

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