Syrie «Nous ne nous retirerons jamais de la zone»

ATS

3.8.2019 - 23:50

Le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham domine la région d'Idleb, nord-ouest de la Syrie, meurtrie par trois mois de bombardements quasi-quotidiens menés par Damas et son allié russe (archives).
Le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham domine la région d'Idleb, nord-ouest de la Syrie, meurtrie par trois mois de bombardements quasi-quotidiens menés par Damas et son allié russe (archives).
Source: KEYSTONE/AP Syrian Civil Defense White Helme

Le chef du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda) a dit refuser samedi tout retrait d'une future zone tampon dans la région d'Idleb, nord-ouest de la Syrie. Le régime de Damas a proclamé jeudi une trêve dans cette région.

Abou Mohamad al-Joulani a fait cette déclaration lors d'une rencontre organisée par HTS avec des journalistes basés à Idleb. Le groupe Hayat Tahrir al-Cham domine la région meurtrie par trois mois de bombardements quasi-quotidiens menés par Damas et son allié russe.

Le régime syrien a toutefois conditionné le respect du cessez-le-feu à l'application d'un accord conclu en septembre 2018 entre la Russie et la Turquie pour créer une «zone démilitarisée» dans la région d'Idleb, vide de toute présence djihadiste.

«Ce que le régime n'a pas pris militairement et par la force, il ne l'obtiendra pas de manière pacifique par la négociation et la politique (...) Nous ne nous retirerons jamais de la zone» appelée à être démilitarisée, a affirmé M. Joulani.

Refus catégorique de bouger

Cette future zone tampon, qui n'a jamais vu le jour depuis l'accord russo-turc en raison du refus des djihadistes de se retirer, doit séparer les territoires tenus par les djihadistes et les rebelles des zones attenantes contrôlées par le régime.

«Nous ne changerons pas de position, ni à la demande des amis ni à celle des ennemis», a ajouté le chef de HTS, insistant sur le refus de son groupe de toute éventuel déploiement militaire russe dans la future «zone démilitarisée» comme le stipule l'accord entre Moscou et Ankara.

Cet accord a permis d'éviter une offensive d'envergure durant les premiers mois suivant sa signature, mais la violence a repris de plus belle fin avril.

Plus de 370'000 morts

Les bombardements des forces du régime, épaulées par l'aviation russe sur la province d'Idleb et des zones des provinces d'Alep, de Hama et de Lattaquié, ont causé la mort de près de 790 civils selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Plus de 400'000 personnes ont été déplacées, d'après l'ONU, et des dizaines d'hôpitaux et d'écoles ont été endommagées.

Vendredi, HTS a averti qu'il riposterait à toute violation du cessez-le-feu par l'adversaire. «Tout bombardement ou agression» contre Idleb et ses environs «aboutira à la rupture du cessez-le-feu de notre part», a-t-il prévenu.

Déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 370'000 morts et déplacé des millions de personnes.

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