Une quinzaine de civils ont été tués et décapités près de Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), ont rapporté vendredi des sources de la société civile. Cette tuerie a été attribuée au groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF).
«Seize corps décapités ont été retrouvés après des recherches entamées le soir», a déclaré à l'AFP Jamal Moussa, porte-parole du réseau d'organisations de la société civile de la région de Mbau, au nord de Beni.
Le massacre a visé le village ou le hameau de Mantumbi: «Les terroristes du groupe ADF ont attaqué en plein jour, d'abord dans la brousse où des gens étaient dans leurs champs puis dans le village».
Aucune source militaire n'a confirmé l'information officiellement à ce stade. L'armée congolaise et les Casques bleus ont annoncé des «actions» et des «opérations» conjointes dans la région contre les groupes armés, à commencer par les ADF.
Engin explosif
Par ailleurs, trois personnes ont été blessées par un engin explosif jeudi soir dans la ville de Beni, soit un nouveau mode opératoire dans cette région en proie à des violences multiples. «Deux passagers d'une moto ont lancé un engin qui a explosé sur un marché faisant deux blessés graves et un blessé léger», a déclaré Alois Mbwarara, bourgmestre de Rwenzori, l'une des quatre communes de la ville.
«Les ADF, en débandade face à l'armée congolaise, utilisent maintenant leurs collabos dans la ville pour des actions de sabotage», a-t-il estimé. «L'armée analyse les débris pour déterminer s'il s'agit d'une bombe artisanale ou d'une grenade», a-t-il indiqué. La dernière attaque à un engin explosif à Beni remontait à 2007.
Cent morts en un mois
L'armée avait annoncé mercredi avoir découvert dans un camp repris aux ADF «une usine de fabrication à grande échelle des bombes artisanales», selon le général Léon Richard Kasonga, porte-parole de l'armée congolaise.
Au total, plus d'une centaine de civils ont été tués depuis le 5 novembre dans des attaques attribuées à l'ADF. Selon les experts, ces massacres visent les civils en représailles aux opérations militaires annoncées fin octobre par l'armée congolaise contre les bases du groupe armé.
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