Fridays for FutureNouvelle journée mondiale d'action des jeunes pour le climat
ATS
25.3.2022 - 19:48
Presque cinq mois après la dernière grande mobilisation mondiale des jeunes pour le climat à l'occasion de la COP26, le mouvement lancé par Greta Thunberg en 2018 a rassemblé vendredi des milliers de manifestants à travers le monde.
Keystone-SDA
25.03.2022, 19:48
25.03.2022, 19:57
ATS
Environ 2000 personnes ont manifesté à Stockholm à l'appel de Fridays for Future, en présence de la figure suédoise du mouvement Greta Thunberg, sous le mot d'ordre «People, not profit» (les gens, pas les profits).
Après une marche d'une heure dans les rues de la capitale suédoise, la jeune égérie du mouvement mondial des jeunes a notamment dénoncé la dépendance de l'Union européenne aux hydrocarbures. Avançant le chiffre de 20 milliards d'euros de paiements à la Russie pour ses énergies fossiles, pétrole et gaz principalement depuis l'invasion russe de l'Ukraine, elle a accusé les Européens de «financer indirectement la machine de guerre fasciste de (Vladimir) Poutine».
Greta Thunberg a estimé que la situation climatique est désormais «bien pire» que lorsqu'elle a lancé ses grèves scolaires du vendredi, il y a trois ans et demi, pour dénoncer le manque d'action des dirigeants dans la lutte contre la crise climatique. «La semaine dernière nous avons eu 40 degrés de plus que la normale en Antarctique et 30 degrés de plus dans l'Arctique», a-t-elle souligné.
En colère
Les manifestations avaient débuté en Australie, où des centaines de jeunes se sont rassemblés vendredi devant la résidence officielle du Premier ministre Scott Morrison à Sydney. Ils ont dénoncé notamment la position favorable au charbon, énergie fossile très émettrice de gaz à effet de serre, du chef du gouvernement.
«Nous sommes en colère contre le gouvernement Morrison. Nous assistons à une (succession) de catastrophes climatiques avec les feux de forêt et les inondations», a lancé Natasha Abhayawickrama, 17 ans, une organisatrice de cette manifestation.
L'Australie a été durement touchée ces dernières années par les conséquences du changement climatique: les sécheresses, les immenses feux de forêt meurtriers lors de l'été austral 2019-2020 ainsi que des inondations de plus en plus fréquentes et intenses.
Une autre manifestante, âgée de 13 ans, explique avoir été affectée par les inondations qui ont frappé la côte est. «J'étais vraiment en colère d'avoir perdu presque tout ce que j'avais et de n'avoir rien pu faire. J'ai peur pour l'avenir et que des choses comme cela puissent se reproduire».
Thème inexistant dans la campagne
En Europe, des défilés ont eu lieu dans les grandes capitales, Bruxelles, Vienne, Berlin ou Paris, où quelque 1600 personnes selon la police ont défilé derrière une banderole «2018-2022: nous avons grandi, notre colère aussi».
«Pas de planète B» ou encore «Du plastique dans les Kardashians, pas dans les océans», pouvait-on lire sur les pancartes parisiennes.
En France, les manifestants ont notamment dénoncé la quasi-absence des thématiques climat dans la campagne pour l'élection présidentielle, dont le premier tour se déroulera dans un peu plus de deux semaines.
«Il n'y a pas assez de prise de conscience en matière environnementale des candidats,» regrettait un étudiant en biologie de 20 ans à Rennes.
En Suisse aussi
En Suisse, les militants de la Grève du climat se sont réunis dans plusieurs villes. lls ont protesté contre l'utilisation de centrales à gaz et exigé une exploitation généralisée des énergies renouvelables.
La dernière journée de manifestations de Fridays for Future remontait au 5 novembre pendant la dernière conférence mondiale sur le climat de Glasgow, où Greta Thunberg était venue défiler, dénonçant la COP26 comme une vaste opération de «greenwashing».