A l'approche de la rentrée scolaire, les opposants en France au pass sanitaire et à toute obligation vaccinale contre le Covid-19 comptent accroître la pression sur le gouvernement pour leur sixième week-end de mobilisation. Plus de 200 manifestations sont prévues.
Keystone-SDA
21.08.2021, 15:58
21.08.2021, 16:10
ATS
Selon les estimations d'une source policière, entre «170'000 et 220'000» personnes étaient attendues, avec des cortèges importants anticipés à «Toulon, Nice, Marseille, Montpellier ou encore Perpignan».
Manifestation à Pau (sud), l'une des figures emblématiques du mouvement des «gilets jaunes», Jérôme Rodrigues, a lancé: «Vaccinez-vous si vous voulez mais on est contre un pass à l'hôpital ou pour aller faire ses courses, on demande l'abrogation de la loi».
Le pass sanitaire s'applique notamment aux bars et restaurants, aux services de santé à certaines conditions, dans les trains. Et il a été étendu depuis lundi à plus de 120 grands centres commerciaux et magasins de région parisienne et de la moitié sud de la France. Il peut s'agir d'une preuve de vaccination complète, d'un test antigénique de moins de 72 heures ou d'une preuve de maladie dans les six derniers mois.
A Paris, entre 12'000 et 20'000 manifestants contre ce dispositif sont attendus, selon la source policière. Quatre cortèges y sont organisés, dont deux à l'initiative de collectifs de «gilets jaunes» et l'un à l'appel de Florian Philippot, ex-numéro 2 du Front national devenu chef de file du mouvement d'extrême droite les «Patriotes».
Forte décentralisation
Cette mobilisation, qui a débuté mi-juillet et rassemble au-delà de la galaxie vaccino-sceptique ou complotiste, est marquée par une forte décentralisation. Samedi dernier, le ministère de l'Intérieur avait recensé près de 215'000 manifestants sur tout le territoire, un peu moins que la semaine précédente.
Les opposants au pass sanitaire – qu'ils perçoivent comme «une obligation vaccinale déguisée», une mesure «disproportionnée» ou «discriminatoire» – sont aussi vent debout contre l'éventuelle extension de la vaccination aux moins de 12 ans, avec notamment le slogan «Touche pas à mes enfants». Cette mesure n'est «pas d'actualité» en France, a assuré jeudi le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer. Les 12-17 ans peuvent se faire vacciner depuis la mi-juin et 55% d'entre eux ont déjà reçu une dose.
Ces manifestations interviennent alors que vendredi soir, près de 2100 malades du virus étaient toujours hospitalisés en soins critiques en France. Les situations sont très contrastées d'une région à l'autre.
Plus de sept personnes sur dix ont désormais reçu au moins une dose de vaccin en France. Et plus de six sur dix sont totalement vaccinées, selon le ministère de la Santé.