Proche-OrientNouvelles bombes israéliennes sur Gaza, et la guerre va continuer
ATS
2.1.2024 - 11:11
L'armée israélienne poursuit mardi son offensive dans la bande de Gaza assiégée. Des bombardements ont secoué le territoire palestinien exangue dans la nuit, près de trois mois après le début de la guerre qui devrait durer tout au long de l'année.
02.01.2024, 11:11
02.01.2024, 11:23
ATS
Déclenché par une attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, le conflit a coûté la vie à près de 22'000 personnes dans l'enclave, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, et fait plus de 57'000 blessés, selon le Hamas.
Malgré les demandes pressantes de la communauté internationale en faveur d'un cessez-le-feu, le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari, a déclaré lundi que l'armée se préparait à des «combats prolongés» qui devraient durer «tout au long de l'année».
«La pire année de notre vie»
Sur le terrain, des témoins ont fait état, dans la nuit de lundi à mardi, de tirs de missiles en direction de la ville de Rafah (sud) et de bombardements autour du camp de réfugiés de Jabaliya (nord).
Des combats ont également été signalés dans les zones d'al-Maghazi et de Bureij, ainsi que dans la principale ville du sud, Khan Younès, devenue l'épicentre des opérations de l'armée israélienne.
«C'est la pire année de notre vie», a déclaré à l'AFP Sami Hamouda, 64 ans, habitant de Gaza, à propos de 2023. «Chaque jour ressemble au précédent: bombardements, morts et massacres».
Désastre humanitaire
En réaction à l'attaque du 7 octobre, Israël a juré de «détruire» le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, et pilonne sans relâche le petit territoire où 129 personnes sur les quelque 250 prises en otage seraient toujours retenues par le Hamas et ses alliés locaux.
La guerre a provoqué d'immenses destructions et un désastre humanitaire dans le territoire palestinien placé par Israël en état de siège total depuis le 9 octobre, où la famine menace et où la plupart des hôpitaux sont hors service. Elle a aussi coûté la vie à 173 soldats israéliens, tués à l'intérieur de Gaza.
Des témoins dans le nord de Gaza ont déclaré lundi à l'AFP qu'ils avaient vu les forces israéliennes quitter plusieurs zones dans et autour de la ville de Gaza, suggérant probablement un redéploiement plutôt qu'un retrait permanent.
Le porte-parole de l'armée Daniel Hagari a déclaré que l'armée israélienne «adaptait la planification du déploiement des forces à Gaza», y compris pour les soldats de réserve, car «les combats vont se poursuivre et ils seront toujours nécessaires».
Le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a quant à lui déclaré que les habitants de certaines villes et de certains villages proches de la frontière de Gaza, dont beaucoup ont été évacués depuis les attaques du 7 octobre, pourraient «bientôt rentrer chez eux».
Aide au compte-goutte
Toute autre réalité de l'autre côté de la frontière. Les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza – dont 85% ont été déplacés selon l'ONU – sont confrontés à de graves pénuries de nourriture, d'eau, de carburant et de médicaments.
Malgré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant l'acheminement de l'aide humanitaire, les camions d'aide entrent au compte-gouttes. Dimanche, environ 120 camions humanitaires ont pu entrer à Gaza.
Dans la ville frontalière de Rafah (sud), Mostafa Shennar, 43 ans, originaire de la ville de Gaza, a déclaré à l'AFP que les conditions de vie étaient «tout simplement désespérantes».
Les efforts internationaux, dont ceux de l'Egypte et du Qatar, pour arracher une nouvelle trêve, ne se sont pas, à ce stade, concrétisés. Fin novembre, une trêve d'une semaine avait permis la libération de plus de 100 otages et l'entrée à Gaza d'une aide limitée.
Violences en Cisjordanie
Outre la bande de Gaza, la Cisjordanie occupée a elle aussi connu une flambée des violences, avec plus de 300 Palestiniens tués par les forces israéliennes et les colons depuis le mois d'octobre.
Israël a mené des raids autour de plusieurs villes de Cisjordanie occupée au cours de la nuit, notamment Ramallah, Jéricho ou encore Jénine, a rapporté tôt mardi l'agence de presse palestinienne officielle Wafa.
Quatre Palestiniens ont été tués lors d'une incursion de l'armée d'occupation dans une localité du nord du territoire, ont annoncé le ministère palestinien de la Santé et des sources militaires israéliennes.
L'ONG israélienne de défense des droits humains Yesh Din a annoncé lundi que 2023 avait été l'année la plus violente jamais enregistrée pour les attaques de colons dans le territoire occupé par Israël depuis 1967, «tant en termes de nombre d'incidents que de gravité».