Nucléaire iranienNucléaire iranien: accord sur une «solution temporaire»
ATS
21.2.2021 - 22:29
Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a annoncé dimanche soir avoir trouvé avec l'Iran une «solution temporaire» de trois mois pour maintenir une surveillance «satisfaisante». Les inspections seront toutefois limitées à compter de mardi.
«L'accès sera réduit, ne nous voilons pas la face, mais nous serons en mesure de maintenir le degré nécessaire de surveillance et de vérification», a déclaré Rafael Grossi lors d'un rapide point presse. «Cela sauve la situation dans l'immédiat», a-t-il ajouté.
Selon les termes de cet «accord bilatéral technique», le nombre d'inspecteurs sur place reste ainsi inchangé et l'AIEA pourra procéder à des inspections inopinées.
Mais la loi iranienne, qui prévoit de restreindre certaines inspections, y compris sur des sites militaires suspects, si les sanctions américaines ne sont pas levées, «existe et va être appliquée» à partir du 23 février, a regretté M. Grossi.
«Nous estimons que l'heure est grave mais l'AEIA continue de servir la communauté internationale», a-t-il souligné. «Bien sûr, pour parvenir à une situation stable, il faudra une négociation politique, et ce n'est pas de mon ressort».
Discussions «fructueuses»
Le directeur général de l'AIEA était arrivé samedi à Téhéran, où il a rencontré le président de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi, et le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.
«L'Iran et l'AIEA ont eu des discussions fructueuses fondées sur le respect mutuel», avait tweeté un peu plus tôt Kazem Gharibabadi, l'ambassadeur d'Iran auprès de l'AIEA, «gendarme» nucléaire de l'ONU.
Plus tôt dans la journée, le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarifa avait indiqué qu'il évoquerait avec le chef de l'AIEA la mise en oeuvre de la loi iranienne, qui vise à restreindre certaines inspections de l'AIEA,.
Mais, selon M. Zarif, la loi n'aboutirait pas à une «impasse» dans la collaboration entre l'Iran et l'AIEA. Et M. Grossi pourra «s'acquitter de ses obligations de montrer que le programme nucléaire iranien reste pacifique». M. Zarif a précisé que cette loi votée en décembre par le Parlement obligeait son gouvernement à «ne pas fournir les enregistrements» des caméras de surveillance installées sur les sites à l'AIEA.
Pourparlers
Après le retrait unilatéral américain et le rétablissement des sanctions qui étranglent l'économie iranienne, l'Iran s'est affranchi progressivement à partir de 2019 de plusieurs limites qu'il avait accepté d'imposer à son programme nucléaire en vertu de l'accord conclu en 2015 avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Russie, Chine).
Dans un geste à l'égard de l'Iran, les Etats-Unis ont accepté jeudi une invitation des Européens à participer à des pourparlers pour relancer ce pacte. Dans ce contexte diplomatique complexe et alors que l'Iran et les Etats-Unis n'entretiennent pas de relations diplomatiques depuis 1980, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a dit examiner la proposition de l'UE pour une «réunion informelle».