Coronavirus OMS pas alarmée sur les «rechutes» en Suisse

ATS

1.7.2020 - 19:23

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) dirigée par Tedros Adhanom Ghebreyesus (au centre) appelle les pays comme la Suisse à être «réalistes» sur les «rechutes» de cas face à la pandémie (archives).
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) dirigée par Tedros Adhanom Ghebreyesus (au centre) appelle les pays comme la Suisse à être «réalistes» sur les «rechutes» de cas face à la pandémie (archives).
Source: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

L'OMS ne s'alarme pas sur les «rechutes» observées avec la recrudescence des cas en Suisse. Elle a appelé mercredi à Genève à être «réaliste» mais aussi à la responsabilité individuelle des citoyens après les infections dans des clubs.

«C'est un défi important auquel sont confrontés de nombreux pays», a affirmé à la presse une épidémiologiste de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle a relevé «la prudence» du Conseil fédéral dans la levée progressive du confinement.

«Mais nous devons être réalistes, nous allons voir des rechutes», notamment dans des groupes de cas comme ceux dans différents clubs observés en Suisse, a-t-elle ajouté. Il est important face à ces situations d'utiliser le système de santé pour «rapidement identifier les cas, les tester, isoler même les infections légères et tracer les contacts» qui devront observer une quarantaine, a-t-elle ajouté.

Pas question pour l'OMS de se prononcer sur le besoin de fermer ou non ces sites où la distance physique est difficile à appliquer. Il faut apprendre à cohabiter avec le virus tant qu'un vaccin ou des médicaments n'ont pas été trouvés, a fait remarquer de son côté le chef du programme d'urgence au sein de l'organisation Michael Ryan.

Certes, d'autres cas dans des clubs en Asie ont montré que ce type d'écosystème peut aboutir à une propagation plus élevée. «Tout dépend du niveau» d'infections au sein du pays, insiste M. Ryan.

Pas seulement le port de masques

Au-delà des arguments scientifiques, il en appelle à la responsabilité individuelle des citoyens qui doivent savoir où en est la pandémie dans leur société, notamment avant d'assister à des rassemblements où l'affluence est importante. Cette attitude «facilitera ou atténuera la propagation» du coronavirus, ajoute-t-il.

Plus largement, les pays dont les systèmes appliquent une «approche globale» face à la pandémie devraient pouvoir limiter «localement» les recrudescences de cas, a dit de son côté le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus. Il a également déploré que certains Etats, sans les nommer, n'aient eux pas utilisé «tous les instruments».

«Il n'est jamais trop tard» pour renverser la courbe de la pandémie, affirmé M. Tedros. Plusieurs pays comme l'Italie l'ont montré, selon lui. Mais il faut une «approche globale», a-t-il répété. La distance physique et le port de masques ne suffiront pas à eux seuls, a-t-il rappelé, alors que le Conseil fédéral a annoncé mercredi que ceux-ci seraient obligatoires dans les transports publics dès lundi prochain.

OMS prudente sur la Chine

Sur la Chine, M. Ryan a affirmé que deux experts de l'institution allaient se rendre dans ce pays pour préparer une mission internationale plus large en collaboration avec Pékin. Il ne se prononce pas sur la volonté de la Chine de tester un vaccin auprès de ses militaires. Il faudra attendre les résultats des tests cliniques, mais M. Ryan appelle les autorités à garantir la sécurité de leurs produits et que ceux-ci sont utilisés avec l'accord des personnes auxquelles ils doivent être administrés.

Le chef du programme d'urgence à l'OMS a aussi tenu à rappeler le nouveau virus de grippe porcine G4 H1N1, qui pourrait aboutir potentiellement à une pandémie selon une étude récente, n'est «pas nouveau». L'OMS va suivre la situation et oeuvrer pour que la surveillance entamée depuis 2011 se poursuive, a-t-il ajouté.

Elle a encore prévu mercredi et jeudi une seconde réunion de scientifiques et d'innovateurs en quelques mois. Plus de 1000 personnes doivent discuter des efforts à mener dans les prochains mois, selon M. Tedros.

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