Moyen-Orient Israël a lancé une «action offensive» dans le sud du Liban

ATS

24.4.2024 - 22:49

Israël a affirmé mercredi avoir lancé une «action offensive» sur le sud du Liban et avancer, à Gaza, dans ses préparatifs pour une opération terrestre sur Rafah dans sa guerre contre le Hamas. Cela malgré les mises en garde de la communauté internationale.

Sur le front nord d'Israël, l'armée israélienne a dit mercredi que son «action offensive» concernait «tout le sud» du Liban (image d'archives).
Sur le front nord d'Israël, l'armée israélienne a dit mercredi que son «action offensive» concernait «tout le sud» du Liban (image d'archives).
IMAGO/Xinhua

Le mouvement islamiste palestinien a diffusé de son côté une vidéo montrant un des otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du 7 octobre du Hamas sur le sol israélien qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Sur le front nord d'Israël, l'armée israélienne a dit mercredi que son «action offensive» concernait «tout le sud» du Liban et précisé que son aviation et artillerie avaient frappé 40 cibles du Hezbollah libanais, allié du Hamas, autour d'Aïta el-Chaab.

«Des troupes sont déployées en nombre à la frontière» (...) la moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations» militaires israéliennes, a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué.

«Deux brigades mobilisées»

La Hezobollah n'a pas réagi dans l'immédiat, et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué qu'il n'y avait pas eu de franchissement de frontière.

Dans le même temps, l'armée israélienne a mené de nouvelles frappes meurtrières mercredi dans la bande de Gaza. «Nous ne sommes pas des terroristes», dit à l'AFP Robhi El Hout, un habitant de Deir El Balah (centre) dont la maison a été détruite dans une frappe israélienne.

De nombreuses capitales étrangères, dont Washington, s'inquiètent notamment des préparatifs en cours pour une offensive terrestre sur la ville de Rafah.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu assure depuis des semaines que cette ville, située à l'extrémité sud du territoire palestinien, où se trouve un million et demi de personnes, est le dernier bastion du Hamas.

«Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah», a encore déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer.

«Deux brigades de réservistes ont été mobilisées pour des opérations» à Gaza, a-t-il ajouté, précisant qu'il y a «quatre bataillons (du Hamas) encore à Rafah» qui sont visés par l'armée.

Selon des responsables égyptiens, cités par le Wall Street Journal, Israël se prépare à déplacer les civils de Rafah vers la ville proche de Khan Younès, notamment, où il prévoit d'installer des abris et des centres de distribution de nourriture.

«Un crime»

L'évacuation des civils gazaouis durerait deux à trois semaines et serait menée en coordination avec les Etats-Unis, l'Egypte et d'autres pays arabes tels que les Emirats arabes unis, selon ces responsables.

Une telle opération «serait un crime» a déclaré à l'AFP le directeur du bureau de presse du gouvernement à Gaza, Ismaïl Al-Thawabta, assurant que le centre de Gaza et la ville de Khan Younès «ne peuvent absolument pas accueillir» les déplacés de Rafah.

Des images satellite partagées par Maxar Technologies et publiées par l'AFP montrent des tentes récemment installés dans le sud du territoire.

Mardi, l'ONU a réclamé une enquête internationale sur des fosses communes découvertes dans les deux principaux hôpitaux de ces villes, al-Chifa à Gaza et Nasser à Khan Younès, soulignant la nécessité de mettre fin au «climat d'impunité» actuel.

Et la Maison Blanche a exigé «des réponses» et «une enquête fouillée et transparente» du gouvernement israélien, a déclaré mercredi Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden.

La Défense civile de Gaza a affirmé avoir exhumé depuis samedi 340 corps de personnes tuées et enterrées par les forces israéliennes dans des fosses communes à l'intérieur de l'hôpital Nasser.

L'armée israélienne a parlé d'allégations «sans fondement», disant avoir déterré, puis ré-enterré, des corps à la recherche de ceux d'otages.

Vidéo d'un otage

Un des objectifs affichés du Premier ministre israélien dans la guerre à Gaza est de ramener les otages, dont les familles et proches se rassemblent régulièrement pour tenter de faire pression sur leur gouvernement pour obtenir leur libération.

Le Hamas a diffusé mercredi, sur sa chaîne Telegram, une vidéo d'un otage, qui apparaît seul à l'écran et se présente comme Hersh Goldberg-Polin, 23 ans, enlevé lors du festival de musique Nova. Ses parents ont dit être «soulagés de le voir vivant» mais inquiets sur son état de santé.

Mercredi soir à Jérusalem, des dizaines de manifestants se sont réunis devant la résidence de M. Netanyahu avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: «Ramenez-les à la maison».

Sur le front diplomatique, Israël a remercié son allié américain pour l'enveloppe d'aide militaire qu'il lui a octroyée. Cette aide de 13 milliards de dollars doit notamment permettre de renforcer son bouclier antimissile «Dôme de fer», déployé à ses frontières.

Alors que la population de Gaza est confrontée selon l'ONU à un risque de famine, Joe Biden a promulgué mercredi une loi comprenant notamment de l'aide humanitaire pour Gaza, appelant Israël à «veiller à ce que toute cette aide parvienne sans délai aux Palestiniens».