Nicaragua Ortega accuse une «mafia» de prendre les décisions au Vatican

ATS

22.2.2023 - 08:29

Le président nicaraguayen Daniel Ortega a critiqué mardi l'Eglise catholique, estimant qu'une «mafia» au sein du Vatican décide de l'élection du pape et des hauts responsables religieux. Il répondait au pape qui s'était dit «attristé» par la situation au Nicaragua.

«Je ne crois ni aux papes ni aux rois. Qui élit le pape? Combien de voix le pape obtient-il du peuple chrétien?», a notamment déclaré M. Ortega. (archives)
«Je ne crois ni aux papes ni aux rois. Qui élit le pape? Combien de voix le pape obtient-il du peuple chrétien?», a notamment déclaré M. Ortega. (archives)
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22.2.2023 - 08:29

«Le peuple devrait élire les cardinaux et il devrait y avoir un vote au sein du peuple catholique [...] afin que le pape soit également élu, par un vote direct du peuple, pour que ce soit le peuple qui décide et non la mafia qui est organisée là-bas au Vatican», a déclaré M. Ortega lors d'un événement organisé à Managua, la capitale du Nicaragua.

Cette diatribe du président nicaraguayen intervient plus d'une semaine après une déclaration du pape François qui s'est dit «préoccupé» et «attristé» par la situation au Nicaragua, notamment après la condamnation à 26 ans de prison de l'évêque Rolando Álvarez et l'expulsion de 222 opposants vers les Etats-Unis.

Opposition réprimée

Le 9 février, le gouvernement de M. Ortega a libéré 222 prisonniers politiques, les a expulsés vers les Etats-Unis et déchu de leur nationalité nicaraguayenne. L'évêque Rolando Álvarez, détenu depuis août 2022, a refusé d'être extradé et a été condamné dès le lendemain à 26 ans d'emprisonnement, notamment pour «conspiration et diffusion de fausses nouvelles».

«Je ne crois ni aux papes ni aux rois. Qui élit le pape? Combien de voix le pape obtient-il du peuple chrétien?», a déclaré M. Ortega.

Le Nicaragua a durci ses lois afin de réprimer l'opposition à la suite des manifestations de 2018 qui réclamaient le départ de M. Ortega, au pouvoir depuis 2007. Celui-ci a été réélu en novembre 2021 pour un quatrième mandat consécutif, à l'issue d'un scrutin duquel étaient absents ses rivaux, arrêtés ou contraints à l'exil.

ATS