OtanLa Finlande doit aussi envisager une adhésion sans la Suède
ATS
24.1.2023 - 09:47
La Finlande doit envisager l'option d'une adhésion à l'Otan sans la Suède, a affirmé pour la première fois mardi son ministre des Affaires étrangères après que le président turc a exclu un feu vert d'Ankara à la candidature suédoise.
24.01.2023, 09:47
24.01.2023, 10:30
ATS
Une adhésion conjointe des deux pays nordiques reste «la première option» mais «nous devons évidemment évaluer la situation, si quelque chose s'est produit qui fait qu'à long terme la Suède ne peut plus avancer», a affirmé le chef de la diplomatie Pekka Haavisto à la télévision publique Yle, jugeant toutefois qu'il est «trop tôt pour prendre une position».
L'autodafé d'un Coran par un extrémiste de droite lors d'une manifestation – autorisée par la police – samedi près de l'ambassade de Turquie à Stockholm a suscité de vives protestations de la Turquie et dans le monde musulman.
La sécurité en jeu
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé lundi que la Suède ne pouvait plus compter sur le «soutien» d'Ankara après cet incident, qui s'ajoute à un autre provoqué par une vidéo de militants prokurdes mi-janvier.
Ces protestations sont une «entrave» pour les candidatures à l'Otan et les «manifestants jouent avec la sécurité de la Finlande et de la Suède», a déploré M. Haavisto mardi. «Ma propre conclusion est qu'il y aura un retard (pour un feu vert turc), qui durera certainement jusqu'aux élections turques mi-mai», a-t-il reconnu.
Contrairement au cas de la Suède, la Turquie a exprimé ces derniers mois qu'elle n'avait pas d'objection majeure à l'entrée de la Finlande dans l'Otan. Comme les 30 membres de l'alliance, Ankara doit ratifier l'entrée de tout nouveau membre, disposant d'un droit de veto de fait.
Efforts suédois «insuffisants»
Helsinki avait toutefois jusqu'ici refusé de spéculer sur l'option d'une entrée sans la Suède, soulignant les avantages d'une adhésion conjointe avec son très proche voisin.
En mai, les deux pays nordiques avaient déposé leur candidature le même jour au siège de l'Otan à Bruxelles, en conséquence directe de l'invasion russe de l'Ukraine, mettant un terme à des décennies hors des alliances militaires.
Un protocole d'accord avec la Turquie avait été signé en juin à Madrid, mais Ankara, qui reproche notamment à la Suède d'être un havre pour des «terroristes» kurdes, juge les efforts suédois pour le respecter insuffisants.