Italie Oui massif du M5S à une coalition

ATS

3.9.2019 - 21:37

Le dirigeant du M5S Luigi Di Maio avait appelé les adhérents du mouvement à voter oui.
Le dirigeant du M5S Luigi Di Maio avait appelé les adhérents du mouvement à voter oui.
Source: KEYSTONE/EPA ANSA/ALESSANDRO DI MEO

Les militants du Mouvement 5 Etoiles (M5S) ont dit oui à une très grande majorité, lors d'un vote en ligne, à la coalition gouvernementale entre le M5S et le Parti démocrate (gauche), a annoncé mardi le chef du mouvement Luigi Di Maio.

80% des militants ont voté oui à la formation d'un gouvernement dirigé par le Premier ministre désigné Giuseppe Conte, a précisé Luigi Di Maio.

L'Italie était suspendue à ce vote de quelques dizaines de milliers d'adhérents du M5S entre 09H00 et 18H00, car un résultat négatif aurait sonné le glas du nouveau gouvernement en gestation.

«Je veux rappeler qu'en moins d'un mois nous avons réussi à résoudre une crise de gouvernement qui s'est déclenchée en août», S'est réjoui M. Di Maio lors d'une conférence de presse, remerciant les «80'000 citoyens italiens qui ont voté sur une plateforme numérique unique au monde».

«Je crois que nous devons être fiers de cette plateforme numérique (...) car elle nous a offert une méthode différente pour créer un gouvernement», a-t-il poursuivi au sujet de la plateforme «Rousseau», nom du portail de démocratie participative du M5S.

«Le programme est fini, maintenant nous allons passer à l'équipe de gouvernement, nous serons les promoteurs de toutes les idées du programme du gouvernement. Nous approuverons toutes les lois qui serviront à aider les jeunes», a-t-il affirmé.

M. Di Maio, critiqué ces derniers jours dans la presse pour ses atermoiements, y compris par le fondateur du M5S, le comique Beppe Grillo, avait levé lundi un obstacle de taille sur le chemin de la formation d'un nouveau gouvernement : il a renoncé à revendiquer un poste de vice-Premier ministre (dont il est actuellement titulaire) du moment que le PD y a également renoncé.

L'Italie a été plongée dans une grave crise politique le 8 août lorsque le chef de la Ligue (extrême droite) Matteo Salvini a fait éclater l'alliance formée 14 mois plus tôt avec le M5S, en invoquant des désaccords sur les projets de grandes infrastructures ou les baisses d'impôts.

Programme commun

Chef du gouvernement sortant, Giuseppe Conte a été reconduit jeudi par le président de la République Sergio Mattarella pour essayer de construire une nouvelle équipe gouvernementale M5S-PD.

Après quelques altercations publiques entre les deux partis, autrefois ennemis, les deux formations ont décidé de gouverner ensemble pour éviter des élections anticipées.

Le M5S a publié en ligne mardi, parallèlement à la consultation de ses militants, une ébauche de programme commun de gouvernement comportant 26 points validés par les leaders des deux partis et soumis à l'examen de M. Conte.

Dans ce texte figure notamment «l'élimination de toute forme d'inégalité sociale, territoriale ou de genre», la réduction des taxes sur le travail, l'élaboration «d'une série de loi contre le conflit d'intérêt» ou une «réponse forte» aux problèmes des flux migratoires.

«Maintenant nous allons changer l'Italie», a réagi le patron du Parti démocrate Nicola Zingaretti après l'annonce des résultats du vote des Cinq Etoiles. «Avec la clôture du travail programmatique, nous avons fait un pas de plus vers un gouvernement de changement».

Salvini annonce son plan de bataille

Après son pari raté, Matteo Salvini n'a pas tardé à annoncer son plan de bataille pour revenir au pouvoir : «Dès aujourd'hui, vous m'aurez face à vous plus en colère et déterminé qu'avant, j'irai de ville en ville et nous regagnerons ce pays», a-t-il lancé mardi dans un message sur Facebook.

L'objectif du leader souverainiste est de partir en campagne pour faire tomber le gouvernement et obtenir au plus vite des élections.

Selon les médias italiens, M. Conte devrait présenter mercredi matin son équipe gouvernementale au président de la République, avant de prêter serment.

Une fois son gouvernement investi, il devra encore obtenir la confiance des deux Chambres du parlement, sans doute d'ici à la fin de la semaine.

En présentant jeudi les grandes lignes de son projet politique, M. Conte a évoqué la relance de la croissance, des investissements dans le Mezzogiorno (le sud de la Péninsule), la préoccupation pour les jeunes qui quittent en masse ces régions, ainsi qu'un mode de développement compatible avec le respect de l'environnement. Pas un mot en revanche pour sa future politique à l'égard des migrants.

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