Présidentielle française Pécresse/Zemmour, un débat pour se relancer

ATS

10.3.2022 - 22:12

Un débat pour se relancer: la candidate de droite à l'élection présidentielle française Valérie Pécresse et l'ancien polémiste d'extrême droite Eric Zemmour, au coude-à-coude dans les sondages, se sont affrontés jeudi soir, lors d'un duel sur TF1 et LCI souvent vif et haché.

Eric Zemmour à Lille, le 5 février 2022.
Eric Zemmour à Lille, le 5 février 2022.

10.3.2022 - 22:12

Les premiers échanges ont été particulièrement animés. «Quand on est sous influence de Poutine, on ne peut pas se dire patriote. Et c'est pour cela que vous êtes décrédibilisé pour présider la France», a lancé la prétendante LR à l'Elysée.

Elle a accusé son rival d'être porté par l'"esprit munichois», en étant «défaitiste», en étant «fasciné par la force d'Hitler, la force de Poutine» en affirmant qu'"il faut un Poutine français». Elle a pointé son «inhumanité» en refusant d'accueillir en France les réfugiés fuyant la guerre en Ukraine.

Son rival lui a répondu en la qualifiant de «technocrate» et de «gestionnaire». «Vous êtes profondément une centriste et vous avez déjà trahi les électeurs de droite», a-t-il taclé.

Peut-être décisif

Ce premier face-à-face télévisé pourrait être décisif pour les deux prétendants à un mois du premier tour afin de relancer une campagne paralysée par la guerre en Ukraine. Et ils ont en commun d'avoir baissé ces derniers jours dans les sondages: Valérie Pécresse est donnée entre 11 et 13%, Eric Zemmour entre 11% et 14%, soit bien derrière Marine Le Pen (17-18%) et très loin derrière Emmanuel Macron (environ 30%).

Les raisons de leur décrochage dans les sondages sont différentes: ébranlée par un mauvais démarrage au Zénith le 13 février, Valérie Pécresse a passé beaucoup de temps à faire la synthèse des différentes sensibilités de son propre camp et peine à créer une dynamique face au président-candidat.

L'ancien polémiste est lui pénalisé pour ses propos jugés prorusses ou ses positions sur les réfugiés ukrainiens qui ont suscité des critiques jusque dans son équipe – il a depuis nuancé ce dernier point.

«Compromissions» avec Poutine

La candidate de droite a profité d'un sommet européen présidé par Emmanuel Macron, également président en exercice de l'UE, pour tenter d'étoffer sa stature internationale en réunissant des leaders européens de droite et centre droit du Parti populaire européen (PPE).

En défendant des sanctions «extrêmement fortes» à l'encontre de la Russie, elle a taclé au passage Marine Le Pen et Eric Zemmour dont elle a dénoncé les «sympathies» et «compromissions» avec Vladimir Poutine.

Mais tous se sont retrouvés pour critiquer de nouveau le déploiement jeudi du drapeau européen sous l'Arc de Triomphe à l'occasion du sommet de Versailles, après la polémique provoquée par son installation le 31 décembre pour célébrer la présidence française du Conseil de l'UE.

Pour la candidate RN, Emmanuel Macron est «dans une provocation permanente à l'égard du peuple français». «Il méprise leur sentiment national» et «patriotique». «En réalité il veut remplacer la souveraineté nationale par la souveraineté européenne», a-t-elle affirmé.

«Emmanuel Macron aime humilier la Nation française. La preuve: il récidive», s'est indigné Eric Zemmour sur Twitter.

Plus modérée mais également critique, Valérie Pécresse a affirmé qu'en tant que «patriote et européenne», elle aurait «préféré que le drapeau français et européen s'embrassent sous l'Arc de triomphe, ce qu'avait fait Nicolas Sarkozy».

ATS