«Dénué de base scientifique»Pékin dénonce les tests Covid pour les voyageurs venant de Chine
kigo
3.1.2023 - 23:07
Pékin a condamné mardi l'imposition de tests Covid par une douzaine de pays aux voyageurs en provenance de Chine. Une très forte majorité des membres de l'Union européenne s'est prononcé en faveur d'une telle mesure.
kigo
03.01.2023, 23:07
ATS
«Certains pays ont mis en place des restrictions à l'entrée visant uniquement les voyageurs en provenance de Chine. Cela est dénué de base scientifique et certaines pratiques sont inacceptables», a fustigé une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning. La Chine pourra «prendre des contre-mesures, selon le principe de réciprocité».
Dans des recommandations, un comité d'experts sanitaires des 27 membres de l'UE (Comité de sécurité sanitaire) a plaidé mardi à Bruxelles pour l'imposition de tests aux voyageurs venant de Chine «à une écrasante majorité», selon un porte-parole de la Commission européenne.
Ils ont aussi étudié le port du masque, le contrôle des eaux usées des avions et des tests accrus, avec séquençage génomique, dans les aéroports d'arrivée, en vue d'identifier d'éventuels nouveaux variants.
Mesures ciblées
«Ces mesures devraient être ciblées sur les vols et les aéroports les plus appropriés et être mises en oeuvre de manière coordonnée (à travers l'UE) pour garantir leur efficacité», a précisé le porte-parole. Une nouvelle réunion européenne est prévue mercredi sur ce sujet.
A Washington, le porte-parole de la diplomatie américaine a pour sa part assuré que l'exigence américaine de présenter aux frontières du pays un test négatif au Covid-19 pour les voyageurs venant de Chine se fondait «uniquement sur la science» et n'étaient fondée que «sur des préoccupations de santé publique».
L'Autriche a annoncé mardi sa décision d'analyser les eaux usées des avions en provenance de Chine.
Les déclarations de la Chine surviennent près d'un mois après la levée surprise le 7 décembre par la Chine de ses restrictions sanitaires, décision qui entraîne depuis un afflux de patients dans les hôpitaux et de victimes du Covid dans les crématoriums.
Pékin n'impose plus de quarantaine aux personnes arrivant de l'étranger mais continue de demander un test PCR négatif aux voyageurs et ne délivre plus de visas de tourisme depuis bientôt trois ans.
Plus d'une douzaine de pays ont imposé ces derniers jours des tests Covid aux passagers en provenance de Chine, s'inquiétant du manque de transparence sur les chiffres des infections et redoutant l'apparition de nouveaux variants.
«Je pense qu'on est dans notre rôle en protégeant les Français et en demandant des tests», a réagi mardi sur une radio la Première ministre française Elisabeth Borne. «On continuera à le faire».
100 ambulances par jour
La Chine fait actuellement face à sa pire flambée de cas. A Shanghai notamment, les deux tiers des habitants pourraient avoir eu le Covid ces dernières semaines, a estimé mardi un haut responsable d'un des principaux hôpitaux de la ville.
Capitale économique de la Chine, la ville de 25 millions d'habitants avait été placée sous confinement strict pendant deux mois à partir d'avril. Une grande partie d'entre eux avaient été emmenés en centres de quarantaine.
Désormais, le variant Omicron s'y répand très rapidement.
Dans d'autres grandes villes chinoises comme Pékin, Tianjin (Nord), Chongqing (Sud-Ouest) et Canton (Sud), les autorités sanitaires estiment que le pic est déjà passé.
Le docteur Chen, également membre du conseil d'experts sur le Covid de Shanghai, a indiqué que son hôpital recevait 1600 admissions en urgence par jour – le double par rapport à la période ayant précédé la levée des restrictions -, 80% concernant des malades du Covid.
Nouvel An chinois
A l'hôpital Tongren de Shanghai, des journalistes de l'AFP ont vu mardi des malades recevoir des soins en urgence à l'extérieur du bâtiment, débordé par l'afflux de patients.
Les couloirs étaient, eux, remplis de dizaines de patients âgés, allongés sur des lits et disposant de perfusions. Certains portaient des masques à oxygène.
Cette vague de Covid dans les grandes villes devrait bientôt toucher les zones rurales de la Chine, où les services de santé sont moins fournis, alors que des millions d'habitants retourneront dans leurs provinces natales pour célébrer le Nouvel An lunaire à partir du 21 janvier.
Dans un entretien avec la télévision d'Etat CCTV lundi, Jiao Yahui, une responsable de la Commission nationale de santé (NHC), a reconnu que cette flambée attendue dans les campagnes représentait un «énorme défi».
«Ce qui nous inquiète le plus, c'est que ces trois dernières années, personne n'est rentré dans sa province pour le Nouvel An lunaire, mais cette année c'est enfin possible», a-t-elle déclaré.